Quatre années se sont écoulées depuis la sortie du premier album de Dan San, Domino. Quatre années qui ont amené les membres du groupe à s'investir sur différents projets solo comme Pale Grey ou encore The Feather. Un temps certain, mais nécessaire, qui a aussi permis à ce deuxième album de maturer à terme en développant toutes ses saveurs musicales.
On retrouve ainsi dans Shelter tout ce qui fait la force du talentueux groupe belge : des mélodies aguicheuses, des arrangements finement orchestrés, le tout enrobés d'une douce mélancolie qui nous bercera tout au long de l'album.
Après une très belle entame avec "Red Line", essentiellement instrumentale, "Americana" et "The Call" viennent confirmer ce sentiment d'avoir affaire à un excellent début d'album. Le premier nous projète à travers les grands espaces américains, façon Into The Wild, avec guitare folk et clavier pour seuls compagnons de route. Une aventure en solitaire qui nous amène jusqu'au délicat "The Call", superbe balade pop-folk qu'on s'imagine facilement écouter l'hiver au coin du feu, bien à l'abri, lové dans une épaisse couverture.
Avec "Dream", le groupe s'autorise une petite incursion dans la pop légère et sucrée, histoire de nous faire regretter notre été passé à l'ombre des palmiers. Les claviers se superposent, sautillent même, pour nous amener à un refrain simple mais efficace où se marient chants féminin et masculin. Dan San maîtrise clairement son sujet. Il enchaîne les morceaux avec une facilité déconcertante, nous embarquant sans cesse dans son univers onirique ("Seahorse", "Gone Home", "Nautilus I"). Le groupe évite ainsi l'écueil de ces albums prometteurs s'essoufflant après seulement quelques titres et parvient à tenir le haut du pavé jusqu'à la toute fin.
On devient même complètement accroc avec "Nautilus II", aparté instrumental de trois minutes, qui nous embarque en expédition sous-marine à la découverte des grands fonds océaniques. Le morceau s'articule autour d'un piano qui martèle, presque sans relâche, une série d'accords sibyllins, nous faisant naviguer entre sentiment d'évasion et frissons de plaisir. Il est rejoint un peu plus tard par des choeurs évanescents qui, après quelques envolées lyriques, finissent par s'évanouir dans les abysses…
Au final, après de nombreuses écoutes, on en vient au constat suivant : la musique de Dan San fait "dans la dentelle", pour prendre le contre-pied d'une célèbre expression. Elle se développe et s'épanouit dans un univers pop-folk élégamment orchestré, où la construction mélodique et les arrangements sont minutieusement mis en musique pour le plus grand plaisir de l'auditoire qui, espérons-le, prendra le temps de savourer à sa juste valeur ce très bel album.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.