Comédies de Eugène Labiche mises en scène par Jean Boillot, avec Guillaume Fafiotte, Philippe Lardaud, David Maisse, Nathalie Lacroix, Isabelle Ronayette et Régis Laroche.
Après "Les Animals", spectacle Labiche comprenant "La dame au petit chien" et "Un Mouton à l'entresol", Jean Boillot poursuit son exploration de l'univers d'Eugène avec "La bonne éducation" qui comprend aussi deux courtes pièces, "La Fille bien gardée" et "Maman Sabouleux".
D'emblée, on répondra à la question : Est-ce qu'il vaut mieux voir les deux spectacles à la suite, ou voir "Les Animals" indépendamment de "la Bonne éducation" ? Les gourmands préféreront sans doute voir "l'intégrale", mais les gourmets opteront pour l'autre solution car il faut savoir savourer à petit dose l'humour déjanté de Labiche, surtout quand, grâce à Jean Boillot, il atteint les sommets du "non-sense" comme disent les anglo-saxons.
La trouvaille majeure de Jean Boillot est justement le "deux en un", grâce à un décor conçu ingénieusement pour enchaîner deux pièces qui, en principe, n'ont rien à voir.
A la patte de Labiche, s'ajoutent ainsi l'astuce des décors chatoyants de Laurence Villerot et la délirante inventivité des costumes colorés de Pauline Pô. A la saveur des dialogues répond la beauté de ce qui est montré.
Et que dire du rythme tonitruant qui est imposé aux comédiens qui se doivent d'être des athlètes autant que des acteurs. On soulignera donc la performance de toute la troupe qui se métamorphose de bon coeur d'une pièce à l'autre. Guillaume Fafiotte, David Maisse, Philippe Lardaud, Régis Laroche, Nathalie Lacroix et Isabelle Ronayette ne ménagent jamais leurs efforts
Spectacle tous publics, "la Bonne éducation" orchestré par Jean Boillot, va crescendo. En commençant par "La Fille bien gardée", qui est une pièce très linéaire, dont on a pu voir une jolie version de Victor Bouis et Charlotte Paumelle à l'Aktéon il y a deux ans, il est un peu limité en effets et trouvailles visuelles.
Mais, ce n'est que partie remise et, quand on passe à "Maman Saboureux", il fait feu de tous bois et il faudra vraiment avoir les zygomatiques coincés pour ne pas mourir de rire dans ce monument d'absurde.
Si, parfois, comme il est prévu dans les deux pièces, les acteurs poussent la chansonnette, Jean Boillot a cependant évité le côté "opérette" avec vers de mirliton en prime qui aurait fait tâche avec sa mise en scène survoltée et surtout ralenti cette machine à rires infernale.
Bref, "La Bonne éducation" de Jean Boillot respecte l'esprit de Labiche à quelques lettres près et c'est tant mieux. |