Monologue tragi-comique écrit et mis en scène par Ivan Calbérac et interprété par Thomas Solivérès.
Nonobstant son prénom, Emile, le protagoniste de "Venise n'est pas en Italie", titre peut-être inspiré par la chanson de Serge Reggiani, n'est pas un fils de bobos parisiens mais celui d'une famille de bidochons montargois.
Aux portes de la puberté, ce solitaire introverti, complexé par son physique, et surtout la décoloration de ses cheveux imposée par sa mère pour améliorer son image, et élevé à coups de baffes paternelles et de "branlées" fraternelles, s'interroge sur son avenir.
Et puis, ce "vilain petit canard" tombe amoureux d'une étoile, la plus belle fille du lycée et pianiste surdouée, vivant dans une somptueuse demeure avec une mère merveilleuse mais dépressive et un père chef d'orchestre réputé mais toujours absent, qui l'invite à venir l'entendre en concert non dans la salle des fêtes locale mais pas moins qu'à la Fenice à Venise.
Qu'à cela ne tienne, toute la famille sera du voyage et s'ébranle en caravane vers l'Adriatique pour un week end mémorable en forme de quête de soi et surtout de road-trip épique dont les épisodes narrés et interprétés par le pré-adolescent alternent avec ses soliloques.
Si le physique d'adolescent "monté en graine" de Thomas Solivérès lui permet de se couler dans la peau d'Emile en évitant la charge et les aléas du rôle de composition, en revanche, il "mouille la chemise", au sens propre et au sens figuré, pour tenir la distance de ce seul en scène de format long dans lequel il campe, outre l'attachant Emile, toute une galerie de personnages truculents.
D'autant que la mise en scène particulièrement vive et dynamique de Ivan Calbérac, auteur de ce monologue tragi-comique adapté de son roman éponyme, nécessite une hyperactivité tourbillonnante.
Acteur très présent au cinéma et à la télévision et aux prestations théâtrales remarquées ("Beautiful people", "La Discrète amoureuse"), Thomas Solivérès convainc donc également dans celui du seul en scène. |