Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Le Mariage forcé de George Dandin
Ciné 13 Théâtre  (Paris)  novembre 2016

Comédie dramatique d'après l'oeuvre de Molière, mise en scène de Matthias Fortune Droulers et Ivan Herbez, avec Léa Dauvergne, Benjamin Duc, Matthias Fortune Droulers, Ivan Herbez, Anne-Sophie Liban et Bertrand Mounier.

Quand arrive au pied de la scène, un crieur de journaux à casquette annonçant la crise de 1929, on se demande un court instant si on va vraiment assister à une version de "George Dandin".

Mais, bien vite, on est rassuré : l'ambiance "États-Unis en plein Krach" choisie par Matthias Fortune Droulers et Ivan Herbez pour adapter "Le Mariage forcé" et "George Dandin" de Molière et n'en faire qu'une pièce ne nuit en rien.

Au contraire, ici, Molière ne se retournera pas dans sa tombe. Ses comédies en un acte qui bénéficiaient des ballets de Lully trouvent un substitut amusant quand les premières scènes se déroulent dans un Luna-Park ambiance Tod Browning, avec train fantôme, nain à cigare, sœurs siamoises et magicien peu doué.

Utilisant la salle pour les entrées et les sorties, les deux adaptateurs-metteurs en scène ont pris le parti d'éliminer autant que possible la théâtralité des deux textes. L

Le plateau est ainsi vide, et tout repose sur le jeu des lumières de Tamara Herbaud, qui peuvent éclairer un personnage, en retrouver d'autres venant de la salle. On n'a donc pas forcément les liens entre les scènes et les personnages, mais on les devine sans problème.

Jouée parfois au pas de charge, "Le Mariage forcé de George Dandin" respecte l'essentiel des tirades écrites par Molière et l'on vit avec intensité le drame de George Dandin, grand bourgeois joyeux et satisfait de lui-même, croyant faire un bon mariage en épousant une jeune aristocrate, et découvrant à son insu la société de classe du temps du roi Soleil.

Coincé entre les domestiques et les nobles, il vit les désagréments de cette "Société de cour" si cliniquement décrite par Norbert Elias. Quand il parle, on entend derrière lui quelques notes tirées de "The Cold Son" d'Henry Purcell. Accompagnement envoûtant dont le crescendo annonce fatalement le drame final.

Mais ce qui fait toute la beauté et la modernité du texte de Molière éclate aussi dans le personnage de l'épousée, Angélique. Aucun simplisme ici, et celle qui à qui on impose un mariage qu'elle ne désire pas, a bien raison d'user de tous les stratagèmes les plus déloyaux pour s'en délivrer. C'est sans doute l'un des plus beaux personnages de femme que l'on peut trouver dans l'oeuvre de Molière.

Benjamin Duc compose un George Dandin sans arrière-pensées, naïf au point de croire que l'on peut contracter un beau mariage hors de sa classe et qui, peu à peu,s'enfonce dans un cauchemar sans issue.

Léa Dauvergne n'est pas une Angélique rouée mais une amoureuse prête à soulever des montagnes et les lois sacrées du mariage pour rejoindre Clitandre (Matthias Fortune Droulers). Jamais, elle ne conçoit les scènes cruelles où elle berne son mari avec une quelconque dose de perversité.

Pas question de tomber dans la farce, ce sont les personnages qui entourent le couple qui s'en chargent, notamment les parents d'Angélique, Monsieur et Madame de Sotenville, paire savoureuse interprétée par Bertrand Mounier et Anne-Sophie Liban, dont appréciera l'abattage et qui par ailleurs est la créatrice inventive des costumes.

On n'oubliera pas non plus la prestation d'Ivan Herbez, jouant Claudine, la servante d'Angélique, et qui, pour se faire, a eu la bonne idée saugrenue de se travestir en soubrette.

Pas la peine de chercher la petite bête : tout fonctionne à merveille dans ce spectacle riche en trouvailles et qui fera forcément l'unanimité. Il aura aussi l'avantage de mettre en lumière une pièce de Molière qui n'est pas connue de tous et qui tranche par sa noirceur et par son féminisme.

"Le Mariage forcé de George Dandin" est la deuxième incursion de Matthias Fortune Droulers et Ivan Herbaz dans l'univers de Molière, après "Le Bourgeois gentilhomme" en 2015. Un ultime conseil : qu'ils continuent longtemps leur exploration heureuse de ce continent théâtral.

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=