C’est un mercredi soir de novembre que je me rends pour la première fois à l’Elysée Montmartre pour le concert de Romain Humeau, également une première pour moi. Alors oui je suis ignorante mais vous remarquerez que je m’emploie à y remédier ! C’est avec la session réalisée par Froggy’s Delight que je découvre Romain Humeau : aller à son concert m’a paru évident et indispensable, et je n’ai pas été déçue !
Manon Tanguy assure une belle première partie. Sa voix douce et fragile me fait voyager dans des contrées poétiques, en particulier lors de sa reprise du "Courage des oiseaux" de Dominique A, très touchante. A la fin de son set, on se dit qu’il serait intéressant de l’écouter dans une atmosphère plus intimiste, juste sa voix et sa guitare.
C’est au tour de Romain Humeau de monter sur scène. Il est accompagné de la claviériste et du guitariste d’Eiffel, d’un bassiste et d’un batteur. La complicité de ces cinq-là est évidente et elle se communique très vite au public. Celui-ci est d’ailleurs déjà bien initié et n’est, de toute évidence, pas là par hasard. On sent un réel lien entre le chanteur et ses fidèles parisiens.
Le concert débute avec "L’éternité d’un instant", titre du premier album, paru en 2005 : sans doute une volonté de s’inscrire dans la continuité de cette carrière partagée entre Eiffel et son projet solo. En effet, Romain Humeau est le leader du groupe Eiffel. Il profite des parenthèses de son groupe pour développer son projet personnel. Il est néanmoins toujours accompagné de ses complices.
Il enchaîne avec plusieurs titres de son nouvel album, Mousquetaire #1, dont les très beaux "Amour" et "Velours de gosse" : l’énergie est là et circule entre la scène et la fosse. Romain joue alors un titre inédit, "Quixote", à paraître dans la suite de Mousquetaire, intitulée logiquement Mousquetaire #2. C'est un exercice périlleux mais le public répond présent. Ça ne sera d’ailleurs pas la seule découverte puisqu’on aura droit à 4 ou 5 morceaux inédits. Voilà qui met l’eau à la bouche et donne envie d’écouter cet album à paraître !
Les titres de Mousquetaire #1 seront finalement tous joués. L’interprétation de "Paris" est exceptionnelle : ce "je t’aime moi non plus" est dédié à la ville lumière et est finalement une magnifique déclaration d’amour à la capitale.
En quelques minutes, le temps est comme suspendu, un frisson s’empare de la salle ; l’émotion est palpable, ici à Paris où ce morceau a tellement d’écho.
Romain Humeau nous offre un second moment d’émotion lorsqu’il vient seul avec sa guitare sur scène pour interpréter "Toi", extrait du premier album. Il semble se mettre à nu devant nous lorsqu’il entonne cette très belle ode à l’amour. Le moment est magnifique et très touchant.
Les musiciens, le public, Romain : le plaisir d’être là est évident, il sera dit avec beaucoup de simplicité et de franchise par Romain. Il n’hésite pas à exprimer sa trouille au début du concert mais également son émotion de jouer dans cette salle où Eiffel avait fait la première partie des Cramps il y a dix ans. Salle magnifique, il faut le dire, refaite à neuf après l’incendie qui l’avait ravagée en 2011. Le parquet, la vaste hauteur de plafond, les verrières, la structure en fer offrent un très bel écrin à ce concert.
La soirée se termine avec quelques inédits ainsi que la reprise de "Last Living Souls" de Gorillaz et "Beauté du diable" du premier album. On emportera avec nous l’image du très beau sourire de Romain. En attendant le prochain concert…
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