Sonderlust
(Joyful Noise Recordings) novembre 2016
"All the kings and princes cannot stop this quiet siege"
Nous avons vu la musique de Kishi Bashi se construire petit à petit. Passer d’une pop lumineuse marquée par les volutes d’un violon agile dans son premier album 151A à une musique plus progressive dans Lighght. String Quartet Live son troisième album redonnait à sa musique couleurs et simplicité et semblait marquer la fin d’un cycle.
L’élaboration du troisième disque studio fut douloureuse. Peu satisfait de ses compositions le musicien américain décide de tout jeter à la poubelle. C’est l’engrenage : doutes, remise en question, dépression. Et puis ce Sonderlust. On pouvait imaginer un disque noir. Ce n’est pas vraiment le cas, enfin pas vraiment. Ce qui est sur c’est qu’il est son plus personnel et son plus affirmé.
Exit le violon, mais pas les violons toujours présents dans les arrangements, bonjour une pop pailletées électro et dansante autant sucrée que progressive ou symphonique. Frénétique et imprévisible aussi et surtout. Tout était en germe dans Lighght, mais cette fois son talent de mélodiste et de compositeur s’exprime pleinement et offre une musique (la cage aux)folle, parfois surréaliste, pleine d’étoiles d’arcs en ciel et de licornes, pétillante, aux réminiscences 80’s mais bien plus profonde que ce qui pourrait paraitre au premier abord.
Cela se ressent dans des textes plus intimes, fini la narration épique de Lighght. "Cet album sort tout droit de mon âme. J’ai questionné tout ce qu’impliquait le fait d’aimer et désirer. La différence entre aimer quelqu’un et être amoureux." confesse Kishi Bashi.
Dualité de la joie et de la douleur de l'amour et la nature finalement éphémère des deux. Là où ce genre de musique un peu grandiloquente flirtant parfois avec les limites du kitsch se casse souvent la gueule, les qualités de compositeur de Kishi Bashi lui donne un relief non négligeable (écriture en tiroirs, enchainements harmoniques, groove…). Nous ne savons pas trop où mènera cette direction artistique. Nous regretterons que le musicien n’approfondisse pas cette pop entamée dans 151A et que l’on retrouvait dans String Quartet Live. Mais passé une ou deux écoutes déroutantes vous serez submergé le sourire aux lèvres et le pied tapant le tempo par une vague clinquante rouge, orange, jaune, vert, bleu royal et violet.
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