Les saisons d'être, Partie I : Carnet d'hiver
(Maison Brume) janvier 2017
"Et cette autre, dans un miroir ? Elle s’approche, de la tienne, qui vient à elle, leurs doigts se touchent, presque, mais dans le rien de cet écart, s’ouvre l’abîme entre être et apparence" Le pianiste Yves Bonnefoy.
Quel plaisir quand un disque nous happe dès les premières secondes et qu’il garde toute sa beauté tout du long ! Seulement quatre petits titres mais mine de rien beaucoup de musique, de sensibilité et de poésie.
Né à Montréal en 2012, Maison Brume est le projet de Florian Seraul. Après un premier album, La Vie Sabbatique en 2013, il revient avec un album scindé en deux parties (hiver et été) aux très fortes connotations autobiographiques. Comme son nom le laisse présager, ce carnet d’hiver est plutôt sombre, spleenien avec une véritable exigence dans l’écriture musicale, dans les textes (autours de l’amour, de la solitude, d’une certaine quête d’identité, de l’âge qui passe…), dans la mise en son d’une fine orchestration, dans la création d’atmosphères soignées.
Tout en clair-obscur, Carnet d’hiver est marqué de reliefs, de contrastes, de nuances et d’une belle intensité dramatique, par quelque chose d’un peu nouvelle-vague. Tout en retenue mais tout en réflexion et en raffinement, Florian Seraul laisse de l’espace à sa musique, semble choisir avec une extrême précaution ses mots, ses notes quitte à laisser des silences, des moments de flottement (de la brume ? ...) qui sont plus une respiration qu’une crispation.
La seconde partie Croquis d’été sera comme une réponse, un miroir aux affres et autres incertitudes de ce Carnet d’hiver, se positionnant plutôt vers quelque chose de plus joyeux et plus enfantin.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.