Comédie dramatique d'après le roman de James Frey, adaptation Mélanie Laurent et Charlotte Farcet, mise en scène de Mélanie Laurent, avec Olindo Bolzan, Stéphane Facco, Gaël Kamilindi, Lou de Lââge, Jocelyn Lagarrigue, Nancy Nkusi et Morgan Perez.

Qu'il s'agisse de ces choix d'actrice ou de réalisatrice, Mélanie Laurent, ses dernières années, a privilégié tout ce qui tourne de la spiritualité.

Pas étonnant, donc, que pour sa première mise en scène de théâtre, elle ait décidé d'adapter le roman de James Frey, "Le Dernier testament de Ben Zion Avrohom", qui décrit le parcours d'un "Messie moderne".

Récit cursif, si l'on excepte les premières scènes présentant le personnage de Ben, "Le Dernier Testament" aurait pu tout aussi bien faire l'objet d'un film que d'une pièce. C'est en quelque sorte le "biopic" d'un nouveau Jésus, né au cœur des années 1980 et qui va connaître dans notre société moderne un sort assez comparable à celui du Christ.

Pour raconter ce destin hors du commun, Mélanie Laurent n'a pas lésiné sur les moyens : effets spéciaux, vidéos, musique céleste et choeur a cappella. Elle a cherché à créer de la beauté sans hésiter à pousser jusqu'à la poésie naïve, à reprendre des images que d'aucuns considéreraient comme des poncifs sur le céleste et le divin.

On mettra à son crédit une sincérité sans faille. Que des bulles de savon puissent tomber sur la scène ou le globe terrestre l'occuper, tout cela paraît naturel et jamais incongru.

Certes, les situations traversées par son personnage messianique sont attendues, mais les comédiens, Jocelyn Lagarrigue dans le rôle de Ben en tête, ont l'air d'y croire et les jouent avec conviction. On soulignera aussi la performance de Lou de Lââge, toujours aussi rayonnante de film en film et de pièce en pièce.

Même si le texte de James Frey adapté par Mélanie Laurent et Charlotte Farcet pourra irriter pour son côté "New Age" à la Paolo Coelho, on y lit une vraie foi en une humanité rénovée qui n'aurait pour dogme que la fraternité.

Ici le merveilleux a voix au chapitre dans tous les actes du quotidien, comme arroser une plante ou danser. Mélanie Laurent sème des petits cailloux pour signifier qu'il y a de l'amour dans chaque chose et chaque être.

Peut-être un peu trop démonstratif, "Le Dernier testament" est un spectacle déterminé à lutter par tous les moyens contre le cynisme ambiant, et qui en tente le pari en réutilisant le "aimez vous les uns les autres" d'antan.