Réalisé par Daniel Calparsoro. Espagne. Policier. 1h49 (Sortie le 31 janvier 2017). Avec Luis Tosar, Raúl Arévalo, Rodrigo De la Serna, Marián Álvarez, Luciano Cáceres, Patricia Vico, José Coronado et Luis Callejo.
Le cinéma espagnol ne se résume pas à quelques cinéastes art et essai dans l'orbite de Pedro Almodovar ou de Julio Medem.
Depuis quelques années, on sait qu'il existe un cinéma fantastique ibérique. Avec "Insiders" de Daniel Calparsoro, on découvrira un vrai film d'action espagnol.
Première originalité du film, il est tourné à Valence et permettra de découvrir quelques plans saisissants du centre ville de cette ville méditerranéenne espagnole, pas souvent vue dans un cinéma qui, à l'instar du foot, oscille entre Madrid, Barcelona et le pays basque.
"Insiders" de Daniel Calparsoro appartient à une espèce de sous-genre du film de braquage bancaire : celui où le hold-up rate et devient un huis-clos à suspense consistant à savoir si les braqueurs vont ou non s'en sortir, ont ou non un "plan B". On se souvient, par exemple, du très bon "Inside Man" de Spike Lee qui correspondait à ce sous-genre.
Ici, les braqueurs, comme il se doit, ont un masque, un masque original, qu'on pourrait assimiler à un masque très design qui tiennent du masque de guerrier grec et qui occupent la partie centrale du visage.
Ces six "gladiateurs modernes", menés par "l'Uruguayen" ne sont pas des psychopathes, ont les nerfs solides, ne se tirent pas dans les pattes et sont, sans trop révéler la fin du film, solidaires et astucieux.
Evidemment, quand la police entoure la grande banque, on s'attend à beaucoup de sang et de palabres, mais les scénaristes du film, qui étaient déjà à l'origine du film de prison, "Cellule 221" de Daniel Monzon, savent tenir un film où, selon la formule de Rivette sur Rio Bravo, on a "90 % de réflexion, pour 10 % d'action".
Surtout quand le thriller vire au film politique. Car, quand on commence à vider des coffres, on ne trouve pas que des bijoux et des billets. Ce sera le cas dans "Insiders" où l'Espagne des scandales politico-financiers fera bifurquer le film et le sort de nos amis braqueurs.
Baignant dans une ambiance pluvieuse, presque diluvienne, "Insiders" bénéficie d'une très belle photo de Josu Inchaústegui. Les séquences "sous-marines" jaunâtres contrastent avec le bleuté qui domine dans les plans pluvieux de la banque encerclée.
Si le film ne cherche pas l'originalité dans sa résolution, et préfère rendre crédible tout ce qui pourrait sembler tirer par les cheveux, il se suit avec une attention égale.
"Insiders" de Daniel Calparsoro est un thriller haut de gamme qui, à l'instar des films du samedi soir, pourrait être l'occasion d'une soirée DVD entre amis, qui seront tous contents de la passer en la bonne compagnie de l'Uruguayen et de ses complices. |