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Théâtre Jean Vilar  (Vitry)  février 2017

Comédie dramatique d'après le roman éponyme de Sorj Chalandon, adaptation et mise en scène de Julien Bouffier, avec Diamand Abou Abboud, Nina Bouffier, Alex Jacob, et Vanessa Liautey.

C'est en concevant un spectacle total, où s'entremêlent théâtre, lecture, musique, vidéo, musique, que Julien Bouffier a adapté le roman de Sorj Chalandon, "Le Quatrième mur".

Au théâtre, le quatrième mur est ce mur invisible qui sépare les acteurs du public et qui permet de se créer l'illusion d'être protégé du réel, de la salle. L'auteur de "Mon traître" a choisi cette image pour titre à son roman sur la guerre civile libanaise qu'il situe au début des années 1980 et qui s'achève par le massacre de Sabra et Chatila.

Tout commence dans l'utopie, celle d'un metteur en scène grec qui veut monter "Antigone" d'Anouilh à Beyrouth en utilisant des acteurs de toutes les confessions parties prenantes au conflit libanais. Malade, il demande à une amie de le remplacer. Mais, la barbarie et la folie des hommes auront raison de ce beau projet humaniste.

Aux accents de "The Sound of silence" de Simon and Garfunkel, psalmodié sur scène par Alex Jacob, par ailleurs auteur d'une musique lancinante qui parcourt toute la pièce, le spectateur va entrer dans la confusion de l'incompréhensible guerre du Liban.

Au narrateur du livre, Georges, Julien Bouffier a substitué une narratrice jouée par Vanessa Liautey. Elle est là pour que toutes les paroles défilent sur la vidéo qui occupent la plupart de l'espace scénique. Parfois, elle est comme à l'intérieur de la vidéo.

Ce Liban filmé, ou plutôt recréé par Laurent Rojol, donne la mesure du désastre. Pourquoi tout ce sang, toute cette violence au pays du cèdre ? Inclus dans la vidéo, des acteurs libanais dialoguent avec la narratrice ou avec Diamand Abou Abboud qui incarne une Palestinienne au destin terrible.

Pendant longtemps, l'horreur est sublimée par les dispositifs inventés par Julien Bouffier. Mais arrive le moment de vérité, où l'écran vidéo devient lui-même une ruine, où la scénographie imaginée par Emmanuelle Debeuscher n'a plus lieu d'être.

C'est donc devant un micro, texte manuscrit en main que les deux femmes vont successivement lire le récit du massacre perpétré dans les camps palestiniens. Le récit est d'une beauté littéraire terrible, sans effets ni figures de style.

Sorj Chalandon a été l'un des premiers à découvrir les milliers de cadavres de femmes, d'enfants et de vieillards palestiniens exécutés alors que les combattants d'Arafat venaient d'être exfiltrés vers la Tunisie. Sans protection, livrés aux milices chrétiennes agissant sans que les Israéliens ne s'en mêlent, les civils palestiniens assassinés sont entrés dans le grand livre des crimes contre l'humanité après Guernica et Oradour.

Ce moment de pure lecture, qui fait froid dans le dos et conduit aux larmes, montre la force du texte de Sorj Chalandon. On se demande dès lors si tout le reste du récit tout autour de l'impossible projet "Antigone" ne perd pas sa force, devient anecdotique au poins de s'évanouir de la mémoire.

On est aussi, malgré la jolie voix de Nina Bouffier et sa fraîcheur enfantine, un peu gêné par un "faux happy-end" alors que rôde au-dessus du spectateur les ombres des suppliciés de Sabra et Chatila. Reste que l'idée de rappeler leur martyr via le beau texte de Sorj Chalandon balaie toutes les critiques et justifie ce "Quatrième mur" très intense.

 

Philippe Person         
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