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Interview  (AccorHotels Arena, Paris)  jeudi 2 février 2017

C’est au bar de l’AccorHotels Arena, perché sur ladite arène, que je me rends ce jeudi soir. Ambiance lounge fort agréable et coussins à strass et paillettes, quoi de mieux pour interviewer Cléa Vincent ? Celle-ci a répondu avec enthousiasme et beaucoup de gentillesse à mes quelques questions, merci à elle !

Tu as sorti ton premier album en octobre, il y a à peu près quatre mois, comment perçois-tu cette aventure maintenant avec un peu de recul ?

Cléa Vincent : Sur le moment quand le disque est sorti, j’ai vraiment eu une sensation physique assez puissante. Ça y est, enfin il est là ! J’ai mis beaucoup de temps à faire un album et je ne regrette pas d’avoir pris ce temps même si sur le moment ça me faisait souffrir. Il a fini par sortir ce disque et ça m’a fait des vraies sensations fortes avec limite le baby blues d’après l’accouchement de cet album. Pour moi, c’était vraiment hyper important, j’ai l’impression que c’était il y a mille ans alors que ça ne fait que quatre mois. Quand un disque sort, il y a eu tout le travail pour le faire, mais c’est le début d’une montage à gravir, il faut le défendre !

Tu as dû faire beaucoup d'interviews, beaucoup de concerts…

Cléa Vincent : Je prends beaucoup de plaisir à faire la promo, c’est vraiment un truc que je fais à fond, rencontrer les journalistes, passer du temps avec eux, c’est cool. Après tu as toute la partie concert. Il y a les concerts officiels, avec une lourde organisation, mais je ne m’arrête jamais à ça. Parce que pour moi, c’est cool mais il faut se méfier ! Il faut quand même creuser son réseau. Donc je continue à tourner en Belgique, dans des villes un peu paumées, dans des endroits petits, dès que je peux, je retourne dans des endroits où j’ai joué souvent, parce que j’ai besoin d’être en maîtrise de ce que je fais et surtout d’avoir des vrais liens avec des gens, ça me plaît.

Tu préfères jouer dans des petites salles où tu connais les gens ou dans des grandes salles moins intimes ?

Cléa Vincent : C’est super complémentaire ! C’est ça qui est très beau et c’est pour ça que je ne me lasse pas de ce métier. J’ai autant de plaisir à jouer à Rock en Seine que ce soir (à L’American Express Live Bar) avec le Kim et Cléa Show. Parce qu’à chaque fois, il se passe des choses différentes, il y a des challenges. Au final, aller chercher mille personnes peut être moins difficile que d’aller chercher trois personnes ! Et puis j’aime vraiment l’improvisation et faire un peu en fonction du moment.

Tu parlais de la Belgique, tu as des liens particuliers avec ce pays ou c’est que c’est un pays francophone donc plus accessible ?

Cléa Vincent : Le lien avec la Belgique, c’est que les Belges adorent la musique française. Ils sont très curieux. Ils connaissent très bien la scène indé. Donc ça motive, tu sais qu’ils vont aimer ce que tu fais. Une fois j’ai joué un peu par hasard à Bruxelles et je me suis rendue compte qu’il y avait des gens qui connaissaient mes EPs. De là, j’ai senti qu’il fallait que j’aille un peu creuser par là-bas.

C’est pour ça que depuis le 6 octobre, il y a eu les concerts officiels et toute la part plus confidentielle avec des concerts presque tous les jours. Là, je n’ai pas arrêté de jouer depuis le 19 janvier, j’ai joué tous les soirs.

Tu es aussi allée en Espagne et en Italie, comment ça se passe quand le public n’est pas francophone ? C’était des concerts organisés dans des lieux spécifiques ?

Cléa Vincent : Le concert à Rome était dans un petit club totalement italien, organisé par une copine qui habite là-bas. Il y avait une super ambiance. J’avais un peu peur, je me demandais si les Italiens allaient aimer et finalement, ça s’est très bien passé.

A Madrid, c’était beaucoup plus officiel, c’était organisé par l’institut français et ils se sont bien débrouillés parce que c’était un dimanche et ils ont réussi à faire venir 200 personnes. On a joué dans un lieu qui s’appelle Matadero, d’anciens abattoirs qu’ils ont transformé en centre culturel. L’endroit est fabuleux. Il y avait pas mal de Français, des Espagnols qui apprenaient le français, donc plutôt des gens intéressés par la langue française. Peut-être 60% des gens ont compris les paroles. Mais je me suis malgré tout exprimée en anglais / espagnol / français, j’ai essayé, j’avoue que je ne savais pas trop sur quel pied danser quand je m’adressais au public !

Tu as des projets, genre en Angleterre ou dans d’autres pays ?

Cléa Vincent : Bingo ! J’ai une copine qui m’a dit qu’elle allait me monter une petite tournée Londres / Bristol / Manchester. Je n’ai encore jamais mis les pieds en Angleterre pour faire un concert. Donc c’est un challenge ! Après on va partir en Russie aussi, grâce aux alliances françaises.

Ça doit être intéressant de rencontrer des publics de cultures différentes !

Cléa Vincent : Oui ça dépend de l’organisation aussi. Quand c’est organisé par les Alliances Françaises, ce sont des gens qui s’intéressent à la culture française qui viennent. Quand tu joues dans les clubs à Manchester, c’est autre chose, les gens ne sont pas venus te voir spécifiquement, j’imagine qu’il va falloir batailler ! J’ai hâte de vivre cette expérience.

Tu t’inspires de la pop anglaise mais aussi de la musique des années 80. Dans ta musique mais aussi dans l’esthétique de tes clips.

Cléa Vincent : Quand je regarde les clips des années 80, ce que j’aime bien, c’est qu’il n’y a pas dix mille plans, généralement il y a juste un plan fixe. Du coup la personne est à poil, elle est là genre "coucou c’est moi" et elle est obligée de se débrouiller pendant quatre minutes : c’est ton clip, c’est ta chanson ! Et l’air de rien, c’est un sacré challenge ! Certains s’en sortent super bien, genre Lio dans ses clips, elle est tellement magnétique qu’il n’y a rien à faire. Elli et Jacno c’est pareil : plan fixe, les instruments même pas branchés, imagine le délire ! Dalida pareil ! Elle a des clips des années 70 / 80, il y a juste son corps, elle se dandine avec ses cheveux. C’est très poétique en fait. Plus que les clips avec dix mille séquences où finalement tu deviens presque épileptique ; ça ne laisse pas du tout la part à l’interprétation, on te mâche les idées.

Je n’ai pas été plus que ça abreuvée aux années 80 mais comme je suis née en 85, j’en ai forcément écouté enfant, ça a dû immanquablement m’influencer. Toute ma musique n’est pas issue des années 80 mais il y a une forme de sincérité d’expression, quitte à être un peu ridicule dans ce que je raconte. Il y a une candeur dans les années 80, mais qu’il y a aussi dans les années 60.

Tu aimes découvrir ou redécouvrir les morceaux de cette époque ?

Cléa Vincent : Oui et c’est un réel plaisir pour moi d’aller chercher les pépites et d’en faire des reprises. J’ai repris récemment le morceau de Dalida "Femme est la nuit", quel plaisir j’ai eu de dénicher ce petit morceau précieux, le revisiter ! C’est un peu comme si on te disait que pour faire de la cuisine, tu n‘as que du poivre et des pâtes pour les années 80 alors que non il y a plein d’ingrédients !

Tu as ta propre structure, Château Perdu Records ?

Cléa Vincent : C’est une structure associative, forme qui convient bien pour héberger la production d’un disque. Tu n’as pas à avoir un comptable ou ce genre de choses. Tout l’argent qui rentre dans l’association reste dans l’association et est réinvesti dans ta musique, c’est hyper sécurisé, personne ne peut partir avec la caisse ! On a monté cette structure avec Raphaël Léger, avec qui je fais les disques, pour pouvoir être propriétaire des masters. Ce qui permet d’être super libre. On a signé un contrat de licence avec notre label, Midnight Special Records, mais malgré tout on est propriétaire des bandes.

C’est ce que tu recherchais, pouvoir faire ce que tu veux avec ta musique ?

Cléa Vincent : Cette structure s’appelle Château Perdu et c’est vrai que c’est assez symbolique : c’est un château dans le sens défensif du terme et perdu dans le sens où on est tout petit ! Mais ça nous permet d’être protégés.

Tu as fait un crowdfunding pour sortir ton album…

Cléa Vincent : Oui, tout l’argent du crowdfunding est allé dans Château Perdu qui a produit l’album. J’ai été très surprise, j’ai demandé trois mille cinq cents euros en me disant que ça allait être compliqué et en fait, j’en ai eu douze mille ! Ça nous a permis de produire quatre clips au lieu d’un seul et puis de financer des tournées, on a été gâtés !

Qu’est-ce que tu penses de ce système de crowdfunding, beaucoup utilisé par les musiciens ? C’est un nouveau système économique viable pour produire les albums sans s’endetter ?

Cléa Vincent : Ce que je trouve beau dans le crowdfunding, c’est que c’est de la précommande et que les gens te font confiance. Ils achètent ton disque sans l’avoir écouté, alors qu’aujourd’hui c’est plutôt le contraire. C’est une belle promesse. En retour, l’artiste donne le maximum, parce que forcément tu es touchée. C’est aussi contraignant parce que derrière, il faut envoyer les disques à tout le monde, avec des cadeaux… mais tu as un lien très fort qui se crée avec ton public.

Au début, j’ai eu du mal, j’avais l’impression que c’était un peu une sorte de racket des gens que tu aimes parce qu’évidemment tous tes amis t’aident. Mais malgré tout, c’est parce que ta musique plaît aux gens qu’ils précommandent. Nous, il y a dix, quinze pourcent des gens que je connaissais très bien qui ont participé, le reste je ne les connaissais et pas et j’ai été super touchée.

C’est un moyen pour les artistes de gagner en indépendance et donc de gagner en qualité. Tu vas au plus près de toi-même quand tu es indépendant, tu as moins de contraintes.

Et du coup tu penses réitérer l’expérience pour un second album ?

Cléa Vincent : Je ne me projette pas encore. On verra, si ça se trouve, on aura gagné assez d’argent avec cet album pour en produire un deuxième sans demander d’argent. Ça serait un peu l’idéal, parce que malgré tout c’est bien de pouvoir sortir un disque sans avoir besoin de personne !

Nous avons assisté au concert du Kim et Cléa Show qui a suivi cette interview à L’American Express Live Bar, un moment rare de complicité totale avec le public et d’improvisation au rythme des morceaux de Cléa et de Kim, une soirée inoubliable !

Cléa Vincent sera en concert le 12 avril prochain à la Gaîté Lyrique, à Paris.

 

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En savoir plus :
Le site officiel de Cléa Vincent
Le Soundcloud de Cléa Vincent
Le Facebook de Cléa Vincent

Crédits photos : Thomy Keat (retrouvez toute la série sur Taste Of Indie)


Laura Balfet         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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