Lorsque vous rencontrez Monsieur, vous voilà d’abord en présence d’une voix, que dis-je d’une voix, de plusieurs voix belles et chaleureuses. Nous avons fait le tour de cet album de qualité. Un album qui commence par une chanson en anglais "A Part of History".
Monsieur commence en douceur. Il faut dire que c’est un Monsieur avec une grande classe, une vraie gentillesse. Monsieur swing, Monsieur jazz, Monsieur soul, le tout : franc, clair, précis, propre… qui donne envie d’écouter. Le morceau est un peu court… enfin, il semble un peu court, ce qui est plutôt bon signe pour la suite. Car aller à la rencontre de ce Monsieur, un vrai Sir, ce n’est pas désagréable du tout. Et les cuivres, wouah les cuivres ! Mais non, non, non, ne comptez pas sur moi pour tout vous dire, non mais ! Moi aussi je suis un Monsieur, enfin, oui, il me semble… une part d’histoire.
Une petite remarque pour la suite de l’écoute de Sir, en général Monsieur aborde des sujets plus sociaux quand il pousse la chansonnette en anglais.
De l’anglais on en vient au français et Monsieur prend sa guitare pour une chanson où Monsieur, dans un style pop, folk, blues, s’adresse à quelqu’un : "Montre-moi". Ce quelqu’un ne semble pas très sympathique : Profiteur ? Promesse pas tenue ? Quelqu’un qui regarde tout le monde de haut ? Quelqu’un que je vais vous laisser découvrir. Monsieur a de drôles d’oiseaux comme amis et cela lui donne un touché de guitare perfecto et une belle chanson… un peu amer. Mais n’aimez-vous pas l’amertume ? Un peu au moins, non ? Oui ? Oui bien sûr.
Monsieur est peu commun. Il passe d’un sujet à l’autre. Sujets qui n’ont rien à voir en apparence… méfions-nous des apparences. Monsieur nous transporte dans un monde où la machine remplace l’homme de plus en plus. Pourquoi pas un "Robot Fucker" ? Pas besoin de vous faire un dessin (lisez le comics Casanova édité chez Urban Comics, Collection Urban Indies).
Monsieur donne le rythme funky, avec une basse qui maintient le groove et la guitare : wouah, cela donnerait envie de danser, mais le titre est tragicomique en finalité. "Robot Fucker", un petit bijou de musique avec cette guitare très jazzy et la voix soul de Monsieur en duo avec lui-même. Une perle, je vous dis… On pourrait presque penser entendre un morceau de Dweezil Zappa. En tous les cas, cela lui plairait sûrement. Oups ! Je n’aime pas trop faire des comparaisons, ce n’est pas trop mon truc… Un final a cappella, un bijou, j’vous dis.
Monsieur a tout un univers, un vinyle qui grésille, c’est "Un souvenir lointain", une histoire d’amour qui ne fait plus d’effet, alors Monsieur l’exprime avec la même force qu’a été la douleur de sa rupture. Comme quoi l’amour entre deux êtres est quelque chose de… je m’arrête, je ne suis pas là pour donner des cours de couples.
Si la blessure de Monsieur est guérie, il ne faudrait pas que cela recommence. "Je ne t’échangerai pas" ! Il n’y a pas de partage, l’amour est unique. Et là, mes amis, Monsieur résiste avec rythme, toujours soul et jazzy. Monsieur ne demande pas grand-chose, il est charmant : charmant et ferme. Et ses capacités vocales, son talent de multi instrumentiste nous sont étalés dans une sobriété : celle d’un Monsieur et non pas d’un rustre. Monsieur n’échangera pas celle qu’il aime et qui lui fait tant d’effet. C’est beau.
Monsieur a bel et bien son univers et voilà qu’il nous entraîne dans un morceau d’électro. Il semble que Monsieur ait gardé sa belle et les voilà bien joyeux. Mais est-ce vraiment le cas ? Ou cette femme n’est-elle pas une "Intelligence artificielle" ? Un Robot Fucker perfectionné comme dans le comics Casanova ? Il ne me semble pas ; j’ai entendu la voix d’un bébé. Il n’y a donc pas de robot, puisque Monsieur s’accompagne à la guitare dans ce morceau entraînant et joyeux. Joyeux : est-ce le mot ? Je me pose la question quand soudain le voyage électro s’arrête dans l’espace, l’espace temps, l’infini ?
Le son clair de la guitare de Monsieur nous emmène maintenant dans une ballade agréable "Inside of Me", plutôt folk / country. Mon faible anglais ne pourra vous dire quoi que ce soit sur les paroles de cette bien jolie... Eh, eh, comme cela pas de spoiler. Vous découvrirez "Inside of me". Je me demande si Bob Dylan aurait méprisé ce beau morceau aux effets sonores surprenants vers la fin ? Non il aurait apprécié. Comment je le sais ? Eh bien c’est ainsi.
Retour au français, "A ton oreille". Guitare précise, percus claires, nous voilà partis dans une chanson d’amour. Affaire de pirates, de bijoux, de bottes en caoutchouc… Ah l’amour ! Monsieur nous met en garde ; la liberté. Ah la liberté ! Une chanson à bien écouter et à bien interpréter. Je l’avoue, elle n’est pas facile. A part le joli petit morceau d’orgue, Monsieur reste avec sa guitare sur une certaine retenue, une rythmique imparable et une voix qui nous émerveille tant elle n’est pas un leurre.
"Une première fois de plus". Guitare claire, précise, rythmique soul, les voix de Monsieur. Chanson un peu chaude où "tous peuvent se retrouver" (Monsieur). L’orgue derrière est très agréable. Ah l’amour, eh oui encore, je ne l’écrirai pas assez. Mais, mais car il y a un mais, je ne vais pas vous décrire cette chanson, vous la découvrirez et la réécouterez comme une première fois… de plus. Enfin il y a chez Monsieur, ici, un souci de précision, tant dans la musique que dans les paroles qui laissent l’auditeur… pensif ? Oui pourquoi pas ?
Batterie à l’accueil, piano, nous revenons à l’anglais : "The Devil’s Insight". Une chanson qui nous permet de découvrir les qualités vocales de Monsieur. Ce morceau est vraiment cool. Le garder pour la fin de ce bel album, cela nous montre l’intelligence de Monsieur. Son goût artistique, son amour de la précision. La musique, toutes les voix sont posées de manière à que tout s’entende. L’orgue nous ramène quelque peu dans le passé mais ce n’est pas grave, au contraire. On se laisse séduire par le son parfait, par la composition simple (simple ne veut pas dire facile) et précise…
C’est fini. Un album de qualité qui se termine par "la perspicacité du diable" (l’une des traductions que j’ai trouvée. Mais en poésie ?), voilà qui donne envie de comprendre toutes les paroles de cette dernière chanson in english, même si moins on parle du diable mieux c’est… en tous les cas jamais à la légère. Ah c’est qu’il faut faire attention avec certains noms.
Et voilà Monsieur qui nous quitte. Au fait, puisqu’on parle de nom. Monsieur, drôle de nom ne trouvez-vous pas ? Que veut dire ce nom pour le moins mystérieux ? Je vous sais soudain attentif dans votre lecture.
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
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