Belle petite histoire que celle de ce petit garçon, Mickey, qui, du haut de ses dix ans, espère pouvoir sortir de son quartier défavorisé de Belfast en allant étudier dans une école prestigieuse à la rentrée prochaine. L’histoire se passe dans les années 80 en plein conflit entre protestants et catholiques dans un quartier pauvre de Belfast.
Mickey est un enfant doué, intelligent qui réussit bien dans son école de quartier. Grâce à ses résultats, il est admis dans une école d’élite à la rentrée prochaine. Le problème est que son père, alcoolique notoire, a dépensé l’argent censé payer sa scolarité. Restent alors les vacances pour cet enfant pour se morfondre dans sa désillusion. Il le sait, après les vacances, il ira fréquenter le collège de base de son quartier où sont scolarisés son crétin de frère et les gosses du quartier. Et ce n’est pas le petit chien, offert par ses parents, qui lui fera oublier le gout âpre de ses vacances qui commencent.
On s’attache très vite à ce petit garçon, qui adore sa mère, le magicien d’Oz et sa petite sœur. Souvent embêté, moqué, traité de "PD" car il joue avec les filles, on suit la vie de ce petit bonhomme au milieu de la pauvreté, des bombes posées par l’IRA qui explosent dans Belfast. Mickey rêve d’être acteur, de jouer dans des comédies musicales. L’histoire est racontée de son point de vue, à travers ses yeux de gosses, avec sa propre naïveté, ce qui rend certaines pages très touchantes. L’enfant y côtoie des scènes épouvantables (un soldat meurt devant ses yeux), y découvre ses premiers émois amoureux et se pose beaucoup de questions.
Le livre est parfois drôle, parfois très tendre et très souvent touchant. On ne peut rester de marbre devant sa maman, qui combine plusieurs boulots pour joindre les deux bouts, et qui lui porte un amour sans faille.
Le temps d’un été, Mickey, nous livre sa déception de ne pas pouvoir aller dans cette école prestigieuse. Il nous offre aussi un témoignage intéressant de cette Irlande du nord des années 80 prise dans un conflit religieux et politique que vivent les populations, devenant au final une banalité quotidienne. On apprend à vivre avec le danger, les bombes qui tombent. Cette violence physique et visible s’ajoute à la misère sociale qui sévissait dans le quartier de Mickey.
Le premier roman de Paul Mc Veigh est donc plutôt une réussite. C’est un livre très agréable à lire, d’un peu plus de 250 pages, qui offre un excellent mélange d’humour et de tendresse. Auteur à suivre… |