C'est sous le soleil et la chaleur que démarre la 22 ème édition du festival, Le rock dans tous ses états d'Evreux.
Un public au rendez-vous et qui arrive progressivement à l'approche de l'ouverture des portes de ce paradis normand. Crème solaire, chapeau de paille, hydratation sont de rigueur, fête et surtout MUSIQUE sont les maîtres mots de cette longue soirée qui s'annonce passionnante, variée et riche en découverte.
C'est le groupe écossais de Sons & Daughters qui ouvre le bal sur la scène A en parallèle avec Crumble Lane sur la Papa Mobile (scène destinée au groupe régionaux).
On démarre doucement histoire de ne pas user les cartouches d'énergie trop rapidement. La musique folk, douce et sombre de Sons & Daughters emporte le public dans un tourbillon de mélancolie manichéenne pendant que Crumble Lane et leur punk rock mélodique mettent le feu.
On enchaîne rapidement sur la scène B avec Alamo Race Track et leur rock 'made in' Hollande, reflet véritable de la pop actuelle.
Place ensuite au duo aveugle malien Amadou et Mariam. Soul, rythm'n'blues, rumba et surtout paroles sont leurs armes pour nous faire vibrer, courber l'échine, et nous délivrer leurs messages sur le monde actuel.
C'est au alentour de 20h, alors que le climat étouffant mélangé à la chaleur humaine nous fait suer à grosses goûtes, que l'on entre dans le vif du sujet avec l'arrivée du cultissime combo new yorkais Sonic Youth.
Ils désorientent alors le public avec leur rock expérimental psychédélique, à grands coups larsen et de riffs désaccordés.
L'arrivée d'un invité surprise sorti du public renforce l'aspect décalé de leurs concerts. Véritable fontaine de jouvence et source d'inspiration perpétuelle pour de nombreux groupes, le "plus mauvais grand groupe des années 80" comme certains le définissent, n'en finira pas de nous étonner par leur grande originalité et leur inépuisable énergie.
Une chose est sûr les Sonic Youth n'ont pas pris une ride et on en est content.
Le public chauffé a blanc était alors prêt à accueillir Le Peuple de l'Herbe.
Au crépuscule, rien de mieux pour rester chaud avec ce puissant euphorisant dont on devient très vite accroc. Bercé au son de l'électro et hip-hop, le public se lâche enfin et se dirige rapidement vers une frénésie incontrôlable.
Slam, jump, cris, tout y passe, on se dépense, on perd nos inhibitions, c'est une symbiose parfaite et franchement ça fait du bien.
On reprend nos esprits et on continue ce tango entre la scène A et la scène B pour aller voir The Kills. Ce duo de rock ostentatoire, apprécié par une large partie du public, nous offre un set impressionnant avec riffs puissants et chant rageur. Vers 00h00, ce sont des habitués du festival (présent depuis 8 ans), qui prennent place sur la scène A. Tiken Jah semblait dans son jardin et paraissait avoir amener avec lui son public attitré. La foule, après le peuple de l'herbe, semblait apprécier le doux repos de ses mélodies reggae dont le fameux "On en marre", prolongé pendant près de 8 minutes.
Un set qui clôturera la scène A pour la journée du vendredi.
Direction le Banana club sous le chapiteau et un rendez-vous pris avec l'électro.
C'est la DJ française Chloé qui est aux platines, régnant en maître pendant près d'une heure et qui nous distille des mixs énergiques avec un flow continu imparable.
On finit la soirée avec les très attendus Vitalic. Un peu décevant, ceci dû à un répertoire bien trop vite mixé. On reste sur un hic mais on n'en espérait pas autant de cette journée chaude et réjouissante.
Maintenant place au sound system pour les couches tard et les plus acharnés, pour les autres dodo car une dure journée nous attend. |