Fest Rock, c'est pas du toc ! Le ton est donné pour l'un des plus petits festivals rock de Bretagne. Une vraie petite fête de village qui a tout de même le mérite de présenter chaque année une programmation variée digne de ses grandes soeurs du coin. Cette année, ce sont deux soirées sous chapiteau que nous proposent les montalbanais ainsi qu'un pique-nique et des animations le dimanche.
 Si le samedi soir était plutôt axé sur les musiques du monde avec la venue exceptionnelle de N'Java, le vendredi était placé sous le signe du rock.
Tout commence avec Kramer, petit groupe de Saint Malo, dont le chanteur charismatique offre en toute décontraction un joli rock teinté de funk avec de beaux morceaux. Ils ne se prennent pas au sérieux et le ton de la soirée est donné : ce ne sont pas des stars mais des groupes du coin qui jouent ce soir et c'est très bien comme ca. Suivent Los Punkos, fil rouge de la soirée, qui joueront entre chaque groupe.
Le quatuor de Montauban sort tout juste du local de répèt et fait revenir à l'esprit de tous ceux qui déjà ont joué dans un groupe un jour les défauts mais aussi la nostalgie de ce moment. Les rythmes cahotiques, les fins hasardeuses, les accords pas toujours justes mais aussi la sensation intense de jouer à domicile, avec toute sa bande du village devant la scène, conquis. Explosion du public lors des odes à "Bruce Willis" ou à la "Binouze ". C'est très inégal mais on leur pardonne tout. Le Ptit Son investit le plateau et la musique devient tout de suite plus professionnelle.
La fine équipe, déjà rencontrée lors du tremplin de la Clef des Chants, maîtrise la scène et le public.
De l'accordéon, des guitares manouches et quelques cuivres pour une chanson festive débarrassée de (presque) tous les clichés du genre.
Quelques olibrius de la fosse réclament à corps et à cris le groupe suivant mais le Ptit Son tient bon et offre aux quelques 300 spectateurs une prestation digne de leur réputation. Changement d'ambiance avec les Sarkofiottes.
Ceux qui voulaient du punk en ont eu pour leur argent. Le groupe investit la scène, prépare les instruments et montre clairement que le repas a été quelque peu arrosé.
La catastrophe n'est pas loin mais c'est sans compter sur la maîtrise des musiciens et, malgré quelques ratés, ils s'en sortent plutôt bien.
Dommage que les thèmes soient un peu trop provocateurs et qu'on termine à deux doigts de la bagarre générale dans la fosse ou que certains membres du groupe soient passablement émus car il y a un sacré potentiel dans la musique, mélange de punk et de rock festif à accordéons. Après le succès du premier soir et une nuit plutôt courte pour les bénévoles, samedi c'est la soirée axée world music qui commence avec Squi Veut, le fil rouge du soir.
Pas véritablement world mais typiquement bretonne, la fine équipe s'amuse avec son public sous le petit chapiteau prévu en attendant les installations du grand plateau.
Accordéon, guitare sèche, basse, batterie et surtout un fantastique duo de flûtes au premier plan pour de la chanson un peu à boire et dont le point culminant, maintes fois répété dans la soirée, est l'imparable "Rien à foutre". Sur la grande scène, Tayeb and Kho se lancent dans de très longues sérénades algériennes et envoûtent le public qui ne résiste pas à danser sous le grand chapiteau monté pour l'occasion.
On ne voit pas le temps passer et c'est déjà terminé, adieu djembés, ouds et violons, on quitte l'Algérie pour rejoindre Madagascar avec N'Java. La tête d'affiche du festival tient toutes ses promesses.
Révélés aux Transmusicales de Rennes 2002, le groupe quasi-familial propose un mélange détonnant de musique traditionelle et de rock pur.
C'est très fort et les voix des deux chanteuses s'allient à la musique pour faire danser tous les premiers rangs. Pari réussi pour l'organisation d'avoir fait venir un tel groupe pour un petit festival. 
La soirée se termine avec Plëyad, melting pot d'électro, de post rock avec une dose de pop. Pas très loin de l'univers de Frigo en moins énergique mais tout aussi plaisant.
Difficile tout de même pour eux de passer en fin de soirée après la déferlante N'Java .
Dernière ligne droite le dimanche avec un pique-nique musical plutôt apprécié où se succéderont différentes formations de l'Atelier Rock de l'association, un spectacle proposé par les enfants qui participent à ces activités et un conte africain proposé par la compagnie Toubab'ouh. Un joli succès pour un dimanche après midi maussade dans la campagne bretonne.

Au final, une superbe édition du petit festival qui monte et qui, grâce aux efforts des bénévoles, proposera certainement l'an prochain une affiche encore plus réussie et des soirées toujours aussi conviviales.
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