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Interview  (Paris)  juin 2005

Le petit prince de la pop française doit se sentir aujourd'hui bien seul dans sa chanson. Dans une tour d'ivoire mélodique et symphonique. Isolé non pas par manque de talent, ce serait plutôt le contraire, Bertrand défend la citadelle Tricatel (Son label) contre les envahisseurs en tout genre , hélas de plus en plus nombreux.

N'ayant de français que la carte d'identité, Burgalat publie Portrait Robot, deuxième album sans concessions creusant le fossé. Fossé entre une pop raffinée et une variété avariée virant à l'indigestion. Un œil dans le rétroviseur et l'autre droit devant, Bertrand avance et Burgalat progresse.

Rencontre à la Maison de la Radio pour l'événement. C'est OK Bertrand.

A part Magic et Rock&Folk, la couverture média de Portrait Robot semble hélas limitée…Un hasard ou un désintérêt de la presse selon vous?

Bertrand Burgalat : Dans l'ensemble je suis plutôt content des critiques pour la sortie de cet album. Il est évident que Rock & Folk me soutient depuis longtemps, mais il ne faut pas tout confondre… Je suis devenu ami avec Philippe Manœuvre car il aimait ma musique, et non le contraire. Tous ces gens, Manœuvre, Eudeline, Yves Adrien, sont des gens que je respecte énormément. Des gens qui prennent des risques et qui assument leurs erreurs... Et Rock & Folk me soutient depuis le départ, bien avant Tricatel, en dépit du mépris de certaines personnes pour ma musique.

Portrait robot s'écarte de ssssound of music par son coté Variété, dans le bons sens du terme, moins atmosphérique avec moins d'instrumentaux, plus de paroles…Une nouvelle identité pour Burgalat ?

Bertrand Burgalat : C'est sans doute vrai, je crois surtout qu'aujourd'hui je suis vraiment décomplexé par rapport à ma voix. Je m'en fiche presque. La majorité des parties vocales ont été enregistrées en deux ou trois prises, donc on peut parler de prise de risque. Je fais moins attention à l'entourage et j'assume totalement cet album…

L'écoute de Portrait robot donne l'impression que votre voix est sur le fil du rasoir, flirtant avec les fausses notes et les cassures…Un peu dans le style de Robert Wyatt sur Rock Bottom non ?

Bertrand Burgalat : Ouais sans doute…Je prends ça comme un compliment !! J'adore cet album. J'en ai assez du grand cirque commercial organisé en France autour de la musique, et tant pis si ma voix ne plait pas aux radios… Le problème c'est qu'aujourd'hui aucun média ne prend de risque, on se contente du dernier Coldplay ou White Stripes passé en boucle…

Justement, quand on regarde votre site internet, on est surpris par vos déclarations un brin fatalistes sur la mauvaise santé de Tricatel…quel est la raison de cette non rencontre avec le public selon vous avec un si bon catalogue (April March, As Dragon)?

Bertrand Burgalat : Je suis assez furieux en fait…Car l'organisation des magasins de disque français est tout simplement bipolaire, avec d'un coté la FNAC et de l'autre Virgin. C'est la fin des boutiques indépendantes, et les grands magasins préfèrent taxer le prix du disque pour faire des profits immédiats, sans laisser aucune chance au disque sur le long terme… Comment expliquer que Portrait Robot soit vendu à 20 euros à la FNAC ?

En critiquant ouvertement le système de distribution de la FNAC, ne craignez vous pas de vous faire censurer et boycotter par ces grandes chaînes ?

Bertrand Burgalat : Tout à fait, mais ça m'est égal. Je suis en train de réfléchir à d'autres moyens de distributions, et je suis encore surpris que personne n'ait jamais attaqué ces grands lobbys pour pratiques anti-concurrentielles. Il doit y avoir d'autres moyens d'écouter des musiques mineures et marginales.

Tenté par l'auto-promotion sur le Web ?

Bertrand Burgalat : Effectivement j'y pense. Il y a déjà Tricashop, site parallèle qui permet aux gens d'acheter nos disques via Internet, et cela serait sûrement plus intéressant financièrement pour moi de vendre sur le net. Mais je ne crois pas au tout numérique, je reste persuadé que les vrais amateurs de musique préfèrent acheter un album avec une pochette et un réel contenu physique

Plutôt Phil Spector producteur, ou Gainsbourg dispatcher de tubes pour lui et les autres, comme April March par exemple ?

Bertrand Burgalat : Cela devient vraiment difficile de composer pour les autres, cela demande beaucoup d'efforts et de compromis, tant au niveau des textes que de la musique. Travailler avec April March, c'est un travail différent, elle est capable de me driver et me transmettre ses envies…Alors qu'avec le temps j'ai de plus en plus de mal à m'investir dans des projets ou des collaborations, avec le lot de galères que cela comporte. L'album d'April March, Triggers, a dû se vendre à 5000 exemplaires, peut être un peu plus à l'étranger, mais c'est vraiment décourageant.

Bénéficiez vous du syndrome Air, qui marche mieux à l'export ?

Bertrand Burgalat : Non, je suis à 1% des ventes de Air, surtout quand eux se plaignent de ne vendre que 80 000 albums…Il faut aussi savoir que tourner pour promouvoir un album n'est guère plus rentable, on parle de quelques centaines d'euros de profit là…

Parvenez vous à aller encore de l'avant avec le label Tricatel ?

Bertrand Burgalat : Heureusement…Nous sommes sur un coup pour la fin de l'année là, je ne peux pas en dire plus pour l'instant, je me méfie des effets d'annonce. Ce sera un truc inédit jamais fait avant par Tricatel. Le label va bien, moi aussi, je n'ai simplement plus envie de me heurter aux maisons de disque et grandes chaînes de distribution. Au bout du compte, les difficultés financières aident Tricatel à faire preuve de créativité, c'est très stimulant.

Souvent considéré comme un artiste marginal et intellectuel, que représente pour vous la musique élitiste ?

Bertrand Burgalat : Il y a aujourd'hui dans la musique les mêmes hiérarchies que dans les années 60..Il faut toujours gratter pour trouver les bons groupes et les musiques originales, peut être même plus qu'il y a 40 ans. Et on retrouve les mêmes musiques pour bobos dans la musique actuelle, comme Vincent Delerm par exemple…Internet permet justement à la jeunesse de se diriger vers une musique moins commerciale et plus pointue, en rupture avec ce que le marche leur propose.

C'est-à-dire ?

Bertrand Burgalat : Tous les petits groupes émergents comme Second Sex ou Naast, qui sont encore de petits débutants, mais qui ont vraiment la classe. Et c'est une nouveauté en France, c'est une rébellion réjouissante.

En vous interviewant on trouve une proximité rare dans le merveilleux monde de la musique ? A quoi cela tient il selon vous?

Bertrand Burgalat : Peut être que j'ai ramé plus longtemps que d'autres. Le danger de ce métier c'est l'entourage, la personne qui vous tient la porte, celle qui vous dit quoi faire, avec le mythe de l'artiste infantilisé et assisté. Personnellement je retrouve aujourd'hui cette proximité avec les Fanzines, fait en général par des gens passionnés, avec qui j'ai souvent les discussions les plus passionnantes….

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Portrait robot de Bertrand Burgalat
La chronique de l'album Les choses qu'on ne peut dire à personne de Bertrand Burgalat
La chronique de l'album Rêve capital de Bertrand Burgalat
Bertrand Burgalat en concert à l'Elysée Montmartre (Soirée Tricatel) (7 décembre 2005)

En savoir plus :
Le site officiel de Bertrand Burgalat
Le Soundcloud de Bertrand Burgalat
Le Bandcamp de Bertrand Burgalat
Le Facebook de Bertrand Burgalat


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