Un cinquième album pour Andréel, une invitation à plonger les doigts dans la confiture de groseilles et la tête dans une piscine azurée : Que du feu. Frais et sucré.
C’est armé d’un bâton de pluie et de maracas aux lentilles qu’Andréel nous emporte dans une danse du soleil sur un sable chaud magique (le sable magique ne colle pas ET il sent le frangipanier). Damned, je ne pensais pas que le soleil me manquait autant. Voilà qu’il me prend l’envie de traverser ce petit marché des vacances, acheter des melons qui pèseront une tonne au bout de la jetée, et dont la dégustation fera oublier tous les tics et les tocs de l’existence.
La musique flirte avec les vagues, les percussions chuchotent des avances, la démarche se fait chaloupée, évidemment que je tortille du fessier, le flow caribéen m’a transportée au pays des matières souples et des rêves idylliques. A bas les slims effilochés, viva la chemise hawaïenne !
L’amour avec la voix d’un Léo Ferré, sensuelle et un tantinet rocailleuse, la mélodie s’accrochant aux mots comme les galets détournent les lois de la physique pour ricocher : "Quand je n’aurai plus d’amour à te donner, je serai si triste, je serai si triste, j’irai jusqu’au bout du monde te chercher pour que tu existes". Pauline Croze lui répond, languissante et veloutée : "Quand je n’aurai plus ta voix pour m’apaiser, je serai si seule, j’irai jusqu’au bout de la ville crier pour que tu me veuilles, pour que tu m’accueilles" ("Pour que tu existes").
Et après la séparation des corps, Andréel rêve les femmes, les dessine et les imagine, les regarde et les admire comme on s’éternise devant l’évanescence de tableaux idylliques formées de vallons et de forêts merveilleuses : "Y a des couleurs dans tes toiles, des ciels, des voiles et des fleurs, y a des tatouages sur ton cœur, des regrets, des pleurs et parfois le bonheur, petite femme au joli cœur, parfois ton âme me parle" ("Petite femme").
Attention, Andréel n’est pas un sirupeux gluant pressé d’endormir son public avec ses déclarations d’amour éternel sous le soleil, il sort la trompette pour envoyer un bien joli vent aux courbettes et aux politiques : "Aux vœux de Monsieur le maire, on se presse pour serrer la louche à des rombières, des potiches au cul coincé, de vieux maîtres d’école, des crache-dents qui rigolent au regard vermoulu et à l’haleine qui pollue, on se bouscule au buffet, non pas pour de la bière mais du champagne s’il vous plaît" ("Aux vœux de Monsieur le Maire").
Brazil brazil tralala, Que du feu remplume les rayons et vous les refourgue en plein sur la biface, le "Jardin d’hiver" de Salvador et la moustache de Nougaro (comment ça, il ne porte pas de moustache ? Mais bien sûr que si, c’est obligé). Apparemment plus écouté hors métropole que dans les paysages qui l’ont vu naître, il est temps de rétablir l’équilibre de la chaleur dans les tympans chers amis. Andréel a fabriqué ce petit bijou pour le plaisir de notre bien-être, avec du soleil et des clins d’œil. Va chercher bonheur mon Chico, vay vay. Oh mince, il a oublié les plumes, je vais le rejoindre, youhouuuouou, Chiiicccoooo !
Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.