Comédie dramatique de Maguerite Duras, mise en scène de Thierry Harcourt, avec Judith Magre, Jacques Frantz et Jean-Claude Leguay.
Après le crime mystérieux d’une femme commis par une autre et dont les causes restent inexpliquées, l’interrogateur questionne d’abord le mari de l’accusée puis cette femme elle-même, Claire Lannes, pour comprendre.
La discussion qu’il aura avec celle-ci l’entraînera dans des zones complexes où il aura bien du mal à distinguer le vrai du faux.
Marguerite Duras avec "L’Amante anglaise" emporte le spectateur dans un huis-clos brillant et envoûtant où la personnalité de Claire Lannes s’éclaire au fil de ses confidences, sans qu’on sache la part d’invention dans son récit. Le face à face haletant entre l’interrogateur et cette femme aux mille visages se révèle au cours de son histoire d’une tension dramatique intense.
Thierry Harcourt, pour cet intriguant polar, dirige l’une des comédiennes les plus accomplies et les plus magnétiques : Judith Magre. Elle trouve avec cette pièce certainement l’un de ses plus beaux rôles. Fascinante, avec une richesse infinie de jeu, elle incarne une inoubliable Claire Lannes. Chaque regard, soupir ou inflexion nous donnant des indices sur la personnalité de cette femme insondable. Elle est magistrale.
A ses côtés, Jean-Claude Leguay, est très crédible en interrogateur qui perd peu à peu pied face à cette étonnante manipulatrice qui ne souhaite qu’être entendue. Tout comme Jacques Frantz qui, dans la première partie, répond à ses questions et brosse, de son intense voix grave, le portrait de cette énigmatique meurtrière.
La direction fine par Thierry Harcourt de ces interprètes d’exception et les lumières grandioses de Jacques Rouveyrollis confèrent à cette pièce la beauté d’un diamant. |