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Théâtre de la Colline  (Paris)  avril 2017

Comédie dramatique de Bertolt Brecht, mise en scène de Christine Letailleur, avec Youssouf Abi‑Ayad, Clément Barthelet, Fanny Blondeau, Philippe Cherdel, Vincent Dissez, Valentine Gérard, Manuel Garcie‑Kilian, Emma Liégeois, Stanislas Nordey, Karine Piveteau et Richard Sammut.

"Baal" est une œuvre de jeunesse de Bertolt Brecht qu'il n'a cessé de travailler et de retravailler de 1918 à 1955. C'est la seconde version, celle de 1919, que Christine Letailleur a fait retraduire à Eloi Recoing.

Elle l'a choisie parce qu'elle lui paraît la plus forte, celle où Baal, le jeune poète écorché vif, confronte sa parole dissidente et ses actes provocateurs à la société allemande d'après-guerre, une société pas encore tout à fait assurée d'en revenir au "vieil ordre bourgeois".

Il faut tout de suite prévenir le spectateur qu'ici le héros, Baal, n'apparaît pas sous les traits forcément positifs d'un poète maudit que la société va finir par rejeter pour ce qu'il dit et ce qu'il est. Non, porté puissamment et sans nuances par un Stanislas Nordey plus monolithique et torse nu que jamais, Baal est autant un salaud qu'un héros et le traitement sadien qu'il réserve à ses "femmes" pourrait lui valoir encore aujourd'hui les foudres du MLF.

Jamais aimable, toujours pervers et ricaneur, ce Baal fait le mal, si l'on considère qu'il sait ou veut savoir la différence entre le bien et le mal. Christine Letailleur compte ses nombreuses aventures, ses pérégrinations d'un milieu à un autre, d'un décor à un autre.

Face à lui, les nombreux personnages qu'il croise ne sont que des comparses, des figures dessinées presque comme des stéréotypes. Ainsi les femmes n'échappent à la très manichéenne dialectique de la "maman" et de la "putain".

On pourra reprocher à "Baal", œuvre d'un jeune auteur qui s'est nécessairement projeté dans le personnage, d'être trop linéaire. Brecht aligne des scènes qui se ressemblent ou se répètent. Peut-être Christine Letailleur aurait-elle dû élaguer le texte, le délester de quelques frasques qui n'apportent rien, sinon distraire l'attention des spectateurs.

Si l'on est hermétique au jeu très physique de Stanislas Nordey, à sa gestuelle prévisible et à sa manière bien particulière de dire un texte, on n'ira sans doute pas jusqu'au bout des 2 h 30 de son quasi "seul en scène". On pourra, au contraire, être fasciné par son infatigable conviction à porter les mots des grands auteurs.

Lui qui a, l'année dernière, joué Fassbinder dans "Je suis Fassbinder" de Falk Richter aurait peut-être intérêt à voir ou revoir la version cinématographique que Volker Schlöndorff a tiré de la pièce de Brecht en 1970. Car, ironie de l'histoire, Baal était interprété par Fassbinder.

Si l'on compare les deux interprétations, on verra que Rainer Werner Fassbinder était un "Baal" beaucoup plus fragile que Stanislas Nordey. Moins systématique, plus ambigu, on sentait qu'il y avait des points communs entre le poète et le jeune dramarturge-cinéaste.

Le triptyque Fassbinder-Baal-Brecht avait évidemment quelque chose de très symbolique, comme une transmission d'une génération germanique à une autre. L'astre Fassbinder prenait le relais du continent Brecht.

Rien de tel, forcément, dans le travail de Christine Letailleur porté à bout de bras par Stanislas Nordey. Au-delà de sa performance se pose dès lors la nécessité d'un projet plus descriptif que nourri par une idée force.

Les aventures de Baal sont racontées par le détail et fournissent des scènes fort bien agencées, mais la question posée par "Baal", celle de l'artiste dans la société, passe peu à peu par profits et pertes.

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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