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puce Le froid augmente avec la clarté
Théâtre de la Colline  (Paris)  mai 2017

Biodrame d'après l'autobiographie de Thomas Bernhard conçue et mise en scène par Claude Duparfait, avec Thierry Bosc, Claude Duparfait, Pauline Lorillard, Annie Mercier et Florent Pochet.

Avec "Le froid augmente avec la clarté", Claude Duparfait a procédé à une libre adaptation, avec scènes surnuméraires de son cru, d'extraits de plusieurs récits autobiographiques de l'écrivain, poète et dramaturge autrichien Thomas Bernhard relatifs à son enfance qui s'avère le pendant scénique du roman d'éducation.

Ainsi, il retrace la jeunesse d'un écrivain et aborde les sources de son processus créateur et d'une écriture pratiquée comme stratégie de survie pour échapper à la mort psychique qui recense également ses thématiques récurrentes.

Car, après une prime enfance heureuse auprès d'un grand-père écrivain admirateur de Montaigne, son premier maître qu'il nomme son "philosophe privé", misanthrope qui lui a enseigné "l’art d’être seul et de ne dépendre de personne que de (lui)-même", ses années de collégien puis de lycéen au sein d'un internat dirigé par un officier nazi ensuite reconverti en établissement catholique, les deux pratiquant des méthodes similaires, sont vécues comme des temps d’obscurcissement de la vie intérieure, pour lui générateurs de tendances suicidaires et de traumatismes destructeurs, qu'il appréhende de manière paranoïaque comme ressortant d'une entreprise générale pilotée par les gouvernants.

Ainsi, l'institution éducative, et ses officiants ignorants et manquant de discernement, étouffe l'individu et détruit tout esprit créateur pour satisfaire la gouvernance se méfiant de l'être humain éclairé qui pourrait s'opposer à ses desseins et relaie l'abrutissement et la stupidité dans lesquels les parents, abêtis et non éclairés, élèvent leur progéniture se rendant coupables de "crime de procréation".

A cela s'ajoute la haine pour Salzbourg, ville mortifère par son climat et ses habitants abjects, mais néanmoins "sa" ville à laquelle il est indéfectiblement lié par un lien terrible, celui de la servitude, esclave de son origine, et la profonde mélancolie sur la fin du temps des contes et la mort de "la plus belle Europe"

Enfin, l'homme à l'enfance détruite ne pourra se reconstruire que par la rupture salvatrice avec le système bourgeois en devenant apprenti dans une cité ouvrière, quartier mal famé qu'il qualifie d'"antichambre de l’Enfer" et une entreprise dont le propriétaire lui apprendra "l’art de vivre en communauté avec beaucoup et les plus différents".

Avec une partition basée sur la prose répétitive marque de fabrique de l'auteur élaborée sur le mode de la profération polyphonique, Claude Duparfait reconstitue la chambre à soi bernhardienne que Gala Ognibene matérialise par un dispositif scénique symbolisant l'enfermement, une pièce en forme de pyramide tronquée qui quasi-identique à celle conçue par Giulio Lichtner pour l'adaptation théâtrale de "Histoire d'une vie" de Aharon Appelfeld mise en scène par Bernard Lévy.

Elle est dispensée entre un vieux pupitre d’écolier et un placard à chaussures dont les parois tapissées de chaussures à la manière d'une accumulation à la Arman, également en résonance avec les oeuvres de la série "Cloths" de Menashe Kadishman et "Personnes" de Christian Boltanski, évoquant la Shoah et un sol de bois qui devient grille métallique.

Au jeu, Thierry Bosc incarne la grand-père, et Annie Mercier, Florent Pochet, Pauline Lorillard et Claude Duparfait qui signifient ce que ce dernier qualifie "zones intérieures" de Thomas Bernhard, s'avèrent émérites.

Un projet édifiant mené par un metteur en scène "habité" par l'oeuvre et la personnalité du contempteur sous influence d'injonctions contradictoires.

 

MM         
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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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