Le folk français vient d’accoucher d’un nouveau talent avec l’éclosion du lyonnais Raoul Vignal. Avec son premier album, The Silver Veil, Raoul Vignal affirme sans prétention une réelle simplicité autour de 10 titres magnifiques s’articulant autour de sa voix et de sa guitare, ses deux instruments.

The Silver Veil, nous dit l’artiste, "c’est cette couche nuageuse, d’un gris brillant, qui recouvre bien trop souvent la capitale allemande, lieu d’enregistrement de l’album, et qui peut faire mal aux yeux lorsqu’on l’observe trop longtemps".

L’écouter me fait d’emblée penser à un autre artiste que j’aime beaucoup, Syd Matters, qui chante aussi ses chansons en anglais. Raoul Vignal murmure tout au long des 10 titres de cet album, il adresse de délicats messages à nos oreilles sur fond d’arpèges, de cordes pincées, parfois accompagnés de flûte traversière et de batterie.

On pourrait s’arrêter sur certains titres en particulier, particulièrement aérien et réussis comme "Bless you", "Under the same sky" et "Hazy days" mais limiter le talent de Songwriting de Raoul Vignal à ces seuls trois titres serait indécent. "The Silver Veil", titre instrumental est magique, "Doña Lura" envoûtant au possible. Raoul Vignal nous embarque avec chaque titres, le ciel est gris certes mais il s’éclaircit tout au long de cet album. Les quatre saisons s’égrènent, jusqu’à l’été.

Il se dégage une grande simplicité de cet album, une grande délicatesse et une grande générosité aussi qui permet à Raoul Vignal de se faire une place et un nom dans la musique folk minimaliste. On ressort apaisé de l’écoute de cet album, comme si le temps s’était suspendu au long de ces 10 titres. On respire le grand air et on est heureux. Raoul Vignal devrait être prescrit chez toutes les personnes souffrant d’hyperactivité, ringardisant la ritaline. Une chose est sûre, on se sent bien aux côtés de Raoul Vignal. Qu’on se le dise…