Benoît Rondeau, enseignant en Histoire-Géographie, spécialiste de la seconde guerre ayant déjà écrit de nombreux ouvrages sur le sujet, nous propose un nouveau livre concernant L’armée d’Hitler, agrémentée de nombreuses photos.
L’armée d’Hitler, la Wehrmacht, dans l’imaginaire collectif, évoque une armée d’excellence, commandée par le meilleur corps des officiers, faisant preuve d’un art consommé de la tactique et dotée du matériel le plus performant. Les campagnes menées par cette armée sont bien connues. Mais quand est-il de la réalité ?
L’intérêt du travail de Benoît Rondeau est d’apporter un nouvel éclairage concernant cette armée d’Hitler en questionnant les forces et les faiblesses de cette Wehrmacht devenue légendaire. A cela s’ajoute le souci d’aborder aussi la question de la compromission de cette armée au régime d’Hitler qui est, avant tout, le bras armé d’une idéologie pernicieuse, qu’elle a servie avec zèle, participant aux crimes les plus odieux du XXème siècle.
Le livre est construit autour de plusieurs chapitres, commençant par la formation de cette armée, en mars 1935, suite à la proclamation d’un décret, dans une Allemagne où l’armée se limitait à sa Reichswerh, composée de 100.000 hommes. Les rapports entre Hitler et le corps des officiers sont ensuite évoqués nous montrant que ses liens entretenus entre les deux sont essentiels pour appréhender l’histoire de la Wehrmacht.
La suite du livre s’articule autour des différentes campagnes, montrant ses atouts avec les premières campagnes et la blitzkrieg, sa victoire à la Pyrrhus en Europe du Nord et son succès en trompe-l’œil face à la France en 1940. Les limites de la Wehrmacht sont évoquées à travers la bataille d’Angleterre et la bataille de Stalingrad. Chaque front fait l’objet d’une analyse précise qui montre parfaitement l’évolution de cette armée au fur et à mesure du conflit.
L’auteur nous renseigne aussi avec précision sur les différentes composantes de cette armée, la Kriegsmarine, la luftwaffe et l’Afrikakorps notamment, le tout agrémenté de nombreux chiffres. Le dernier chapitre, passionnant, est consacré à la chute de cette armée puis à sa capitulation. Benîit Rondeau y traite de ses pertes colossales et du Volksturm, cette milice improbable composé d’enfants et de vieillards qui vont participer à l’effort de guerre nazi sur la fin.
L’armée allemande est aussi évoquée en tant qu’outil au service de la propagande nazie, source de crimes de masse odieux mais également très dure envers les siens comme en témoignent les nombreuses purges et exécutions effectuées dans ses rangs pendant le conflit.
Le livre se termine sur un bilan permettant de s’interroger sur le fait de savoir si l’armée allemande était-elle la meilleure armée. Benoît Rondeau, de façon très pédagogique, nous montre alors les carences stratégiques et tactiques de la Wehrmacht, avec notamment la responsabilité d’Hitler en terme de stratégie, l’absence d’unification du commandement allemand aussi et le manque de concertation stratégique avec les alliés japonais et italiens.
On y découvre ainsi une armée allemande très hétérogène dont la qualité des combattants dépend très souvent de leur recrutement et de leurs origines qui induisent sur leur motivation. L’armée allemande fit appel à de nombreux contingents étrangers comme la division Azul espagnole, la légion Wallonie, la Légion des Volontaires Français et même la Légion indienne. On y découvre enfin une armée possédant des blindés de qualités, du matériel de pointe et innovant et un équipement de qualité.
Benoît Rondeau nous livre donc un livre passionnant, accessible à tous et utile pour les enseignants, sur une armée éphémère qui fut au cœur du conflit le plus dramatique et le plus sanglant de l’histoire de l’humanité.
|