Comédie burlesque écrite et mise en scène par Pierre Notte avec Catherine Hiegel et Tania Torrens.
Juchées sur leurs chaises, elles-mêmes installées sur une petite estrade dans un lieu indéfini, elles attendent. L’une est nouvelle, l’autre est à cette place depuis un bon moment. Qu’attendent-elles ?
C’est ce que l’on va rapidement apprendre de ces deux spécimens de "vieilles" qui, dans un monde futuriste, demeurent telles des vestiges de l’ancien temps.
Le monde dont il s’agit c’est le nôtre poussé à l’extrême : aseptisé, robotisé, peuplé de drones et de brigades sanitaires que Pierre Notte dans "La Nostalgie des blattes" brocarde allégrement en n’épargnant rien.
Il fait également un sort aux diktats actuels sur les femmes avec une pièce écrite sur mesure pour deux très grandes comédiennes : Tania Torrens et Catherine Hiegel.
Avec ce texte aussi décapant que poétique, drôle et tragique en même temps, les deux se renvoient les mots en un ping-pong verbal jubilatoire et incisif comme Pierre Notte sait si bien les composer.
Les répliques font mouche et les deux comédiennes font preuve d’autant d’autodérision que de subtilité de jeu avec un impressionnant abattage. Dirigées par l’auteur avec la finesse qui le caractérise, elles éblouissent de leurs changements de rythme et de leur plaisir de jouer.
Car les deux personnages, pas forcément habitués à cohabiter, se jaugeront, se testeront et s’enverront rosseries gratinées et autres joyeusetés à la figure. Avant de comprendre qu’elles sont dans le même camp et que ces différences toutes humaines, les rangent définitivement du même côté : celui de la vie.
Un régal de burlesque acide servi par deux très grandes dames. |