Avant d'être un musée, l'hôtel particulier des Jacquemart-André fut la résidence du couple de collectionneurs formé par André et de Nélie Jacquemart, et c'est donc naturellement qu'il reçoit des collections originellement privées.
Ainsi, après les oeuvres réunies par la collectionneuse contemporaine espagnole Alicia Koplowitz, ("La Collection Alicia Koplowitz - De Zurbarán à Rothko"), vient la collection du couple danois Hansen.
Celle-ci, constituée au début du 20ème siècle, était détenue dans leur manoir d’Ordrupgaard, au sein d'une galerie accessible au public, ensuite reconverti en musée avec son legs à l'Etat danois.
Sa particularité tient notamment à la démarche l'a soutenue. En effet, elle ressort certes à la passion pour la peinture française mais les émotions esthétiques sont encadrées par une volonté de constituer, de manière méthodique, une collection d'envergure ne comprenant que des chef d'oeuvres et pas moins de douze pour chacun des grands noms de la peinture de Corot à Cézanne.
Cette ambition, même s'il n'a pas été tout à fait satisfaite en raison de revers de fortune, est néanmoins révélée de manière impressionnante par le florilège de 156 oeuvres sélectionnées par Anne-Birgitte Fonsmark, la directrice du Musée Ordrupgaard.
Le jardin secret des Hansen : la fine fleur de la peinture impressionniste et post-impressionniste
La visite se déroule selon un parcours chono-stylistique comme une éblouissante traversée de l'Histoire de l'Art, du Réalisme au Fauvisme avec l'Impressionnisme en majesté, Monet bien sûr mais également Pissarro et Sisley
Par ailleurs, la collection couvre les différents genres picturaux. Si celui de la nature morte et du portrait sont bien représentés, pour la première avec des raretés signées Manet et Gauguin, et, pour le second, avec Renoir, Degas, également Gauguin avec ses tahitiennes, Berthe Morisot ("La femme à l'éventail), Eva Gonzalès ("La Convalescente"), se révèle un tropisme pour le paysage avec un entre-deux, le paysage avec figures de Cézanne sur le thème des baigneuses, toile reproduite sur l'affiche de l'exposition.
Ainsi, outre le paysage impressionniste, le paysage règne en maître avec notamment deux salles exceptionnelles, l'une pour "la nature en majesté" avec Courbet, l'autre pour "les paysages imaginaires" de Gauguin avec deux oeuvres envoûtantes : "Les arbres bleus" et "Paysage de Pont-Aven".
A noter qu'une exposition consacrée au processus créatif de Gauguin - "Gauguin l'alchimiste" - sera prochainement à l'affiche du Grand Palais. |