Reconnaissons nos erreurs. Nous avions eu la dent un peu dure sur le premier album de ces jeunes Américains sorti l’année dernière. Le temps a fait son affaire, Do Hollywood a squatté plus longtemps que ce que nous aurions pu le penser la platine et force est de constater que nous l’avons réévalué largement à la hausse.
Composé à peu près à la même période que Do Hollywood, cet EP ne sonne donc pas si différemment et l’on retrouve avec plaisir ce glam rock théâtrale et baroque. On aura trop rapidement catalogué The Lemon Twigs comme des petits génies recyclant le meilleur des années 60 et 70, petites marionnettes aux fils tirés par Foxygen.
Pourtant, avec ce Brothers of Destruction, ils prouvent une nouvelle fois qu’ils sont capables de creuser leur propre sillon et d’avoir une véritable identité musicale. Moins exubérantes (quoi que "So Fine" ou "Night Song" soient bien barrés quand même) et flamboyantes, plus nues car sans la production de Jonathan Rado (Foxygen), ces cinq chansons montrent tout le talent et la fraîcheur des frangins D'Addario (il faut écouter attentivement des chansons comme "Why Didn’t You Say That", "So Fine" ou la bien nommée "Beautiful").
À l'origine, les chansons de Brothers of Destruction devaient se trouver sur leur premier disque. Ecartées puis réenregistrées dans leur studio à New-York, leur sortie permet aux Lemon Twigs de tourner une page, déjà, et de penser maintenant à leur futur musical.
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