Comédie dramatique de de Aïda Asgharzadeh et Kamel Isker, mise en scène de Régis Vallée, avec Aïda Asgharzadeh, Kamel Isker et Azize Kabouche.
Le seuil de la salle franchi, le spectateur pénètre au "Haram Cinéma", le garage transformé en cinéma clandestin à Sidi Fares, petit village près d’Alger, où Samir raconte les scènes interdites des films américains, de "Casablanca" à "Dirty dancing" : les baisers et les caresses que l’état censure.
C’est aussi là que démarre l’histoire de Samir et Leïla à la fin des années 80, racontée cette fois par le fantôme d’Humphrey Bogart, un Humphrey Bogart qui serait le père de Samir…
Avec "La main de Leïla", Aïda Asgharzadeh et Kamel Isker ont écrit un conte moderne pour parler de l’Algérie d’hier et d’aujourd’hui, de leur amour du cinéma et d’une histoire d’amour contrariée et romanesque comme dans "Les Mille et une nuits". La pièce évoque aussi les émeutes et la révolte réprimée dans le sang.
Pour sa première mise en scène, Régis Vallée fait preuve d’une vraie maturité, dirigeant dans une belle énergie et avec du rythme, un trio de comédiens formidables autour d’un procédé scénique simple mais très bien utilisé fait de fils suspendus et de caisses.
Avec générosité et précision, ces trois là ne ménageant pas leur énergie, relatent avec un enthousiasme débordant cette belle histoire au charme indéniable.
Aïda Asgharzadeh allie grâce et émotion et donne à Leïla une vraie consistance. Sa puissance de jeu est un régal. Kamel Isker est un Samir plein de fougue qui rappelle le Rodrigue qu’il a joué dans "Le Cid" et qui donne le tempo à ce fiévreux récit.
Enfin, Azize Kabouche, aussi impressionnant qu’hilarant, nous régale de son talent et de sa variété de jeu dans des personnages cocasses, hilarants ou glaçants.
Une pièce incontournable aux émotions multiples à savourer. |