Seul en scène loufoque écrit et interprétépar Patrick de Valette dans une mise en scène d'Isabelle Nanty et Sandrine Chaoulli.
"Hobobo", un drôle de titre pour un drôle de spectacle... très drôle. Après avoir vu Patrick de Valette dans sa prestation de haut vol en loufoquerie sans filet, on optera pour une explication simple mais de toute façon totalement à côté de la vérité : on est devant un "clochard" qui vit parmi les bobos, un artiste de Lascaux perdu dans la danse contemporaine, un bouddhiste indien qui pratique le pogo punk ou un bateleur de Beaubourg qui transforme en acteurs souffre-douleur ses spectateurs hilares.
Bref, Patrick de Valette est un oxymore sur pattes en pagne, une grenade dégoupillée qui, à tout moment, peut fouiller les sacs de l'assistance. Attention ! Aucune place n'est garantie inviolable et même l'air le plus revêche ne pourra dissuader Patrick de Valette de venir y déloger celui qui s'y pensait à l'abri. Ceux qui ont vu les Chiche Capon se souviennent qu'il était le plus dingue de la bande, le plus disponible pour les basses œuvres comiques. Certainement le plus drôle, donc. Ils le vérifieront à tout moment dans son seul en scène. Les autres, qui le découvriront directement en solitaire, mis en scène par Isabelle Nanty et Sandrine Chaoulli, n'auront besoin que d'une grimace en guise de préliminaire avant de participer à un orgasme de fou-rires communicatifs. Pour décrire Patrick de Valette, et son physique de faux-maigrichon en fait très musclé, il faudrait oser dire qu'il est issu du croisement improbable d'Albert Einstein et de Louis de Funès et qu'il s'est fait des piqûres de Jango Edwards. Après un tel compliment, on pourrait s'arrêter là pour conseiller, avec un petit peu de sadisme bienveillant, à tout le monde de venir l'applaudire à ses risques et périls. Comme il le dit lui-même, on en sortira changé... même si, en sortant, on constatera que, malheureusmenet, rien a changé dehors... Si l'on ne sait plus très bien ce qu'on a vu sous la blouse du professeur O'Taquet, censé expliquer l'évolution, on n'oubliera pas pourtant que cela valait vraiment le déplacement. "Hobobo" et son créateur ont pour eux l'originalité. La vraie originalité, celle qui est appelée à vite se métamorphoser en spectacle classique qu'on en finira plus de venir voir et revoir pour n'en plus finir de partager un rire complice et salvateur. |