Spectacle de mime burlesque conçu et interpété par Thomas Monckton.
Jouera-Jouera pas ? C'est la question qu'on se posera longtemps dans ce seul en scène où un homme en frac est face à son destin de pianiste. A l'inverse de la tradition francophone du pianiste qui fait des gags avec son piano, et dont Jean-Paul Farré reste l'exemple le plus emblématique après Grock, l'école anglo-saxonne préfère tourner autour de l'instrument, prétexte à numéros burlesques.
Comme il est un très grand garçon néo-zélandais, Thomas Monckton se rattache tout naturellement à cette école pince-sans-rire du slapstick pianistique. Rien que pour rentrer en scène, ce sera ainsi toute une aventure irrésistiblement illogique que n'aurait pas désavoué un Jerry Lewis. A chaque étape, le temps s'allonge pour ne pas parvenir au but pourtant clairement défini : s'asseoir devant l'instrument noir majestueux. Bien entendu, la présence saugrenue d'un très beau lustre sur la scène signifie qu'à à un moment ou un autre Thomas Monckton s'y suspendra pour jouer les Tarzan de la musique et pour montrer toutes ses qualités spectaculaires. Tour à tour mime, acrobate, contorsionniste, il se permettra même des bains de foule avec des boulettes de partitions propices à faire participer les plus petits, ravis. Reprenant beaucoup d'éléments "classiques" déjà vus dans ce genre de numéro, "The Pianist" y ajoute pourtant sa petite touche poétique personnelle, comme quand il utilise la housse qui protégeait son piano pour y animer un drôle de bestiaire sympathique. Très vif, Thomas Monckton ne perd pas une seconde et mène son affaire à un train d'enfer à tel point que le final, d'une grande simplicité et d'une belle évidence, paraît un lent retour au réel après soixante minutes de marathon trépidant dans l'imaginaire. Ce spectacle d'un grand classicisme n'est ainsi pas exempt de surprise. Malgré son jeune âge, Thomas Monckton maîtrise totalement son art et, selon la formule lourdement consacrée, il faut, qu'on soit accompagné d'enfants ou pas, venir le constater soi-même. Cela en vaut largement le déplacement. |