Elle a bien grandi la choupette qui se trémoussait en 86 sur l’air de "A bailar Calypso", tube frenchy aux intonations latinos interprêté par sa maman Elli Medeiros, partenaire de jeux de l’élégant Denis Quilliard alias Jacno.
Très tôt, à sa demande, la bambine apprendra le piano classique, loin des synthés des jeunes gens mödernes. Très tôt, elle fera non de la tête quand on lui demandera si elle ferait de la musique comme "papa maman". Très tôt, elle préférera se concentrer sur les études de théâtre au conservatoire. Mais comme dirait certainement sa grand-mère Valois, à qui elle doit son nom de scène et dont elle se sent très proche, "les chiens ne font pas des chats".
Ainsi, elle démarra la musique il y a quelques années pour se marrer dit-elle, au sein de Cinéma (avec Alexandre Chatelard). Sauf qu’elle ne se doutait pas qu’à travers la blaguounette elle trouverait là un véritable champ d’expression. Et c’est par l’entremise du parrain, de l’ami de toujours Etienne Daho, qu’elle fera ses premiers pas solo lors d’une reprise hommage en duo avec le rennais du "Amoureux solitaires" composé par Jacno, son papa.
Calypso compose, écrit et s’investit sur tous les aspects de son travail. Elle a ainsi composé une multitude de morceaux pour au final après écrémage ne garder que les 12 qui lui semblaient pertinents. Douze titres que l’électronicien Yan Wagner peaufinera apportant une élégante touche french pop à la fois sautillante ("Vis à vie", "Amoureuse"), glamour baroque ("Apprivoisé", "Surprise partie") ou dandy masculine ("Le jour").
Cannibale est l’album d’une jeune fille möderne, trouvant son équilibre subtil entre les univers connexes de Daho, Tellier et du toujours classieux Alain Chamfort. Cannibale est le disque d’une jeune femme et de son corps, mi-féminin, mi-masculin, androgyne et carnassier. Un album à dévorer avant de se faire dévorer.
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
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