Je dois t’avouer, lecteur, que lorsque j’ai lu le titre de l’album, j’ai eu un élan de joie ! Revenge of Rock and Roll ! Crois-moi que mon sang de quadra élevé au son des guitares électriques et autre basse était bouillant.

Une bande de jeunes zazou, français de surcroît, parlait de rock and roll et plus que cela de revanche ! Bon, peut-être que les plus jeunes d’entre vous ne le savent pas mais quand le rock a commencé à se faire entendre, certains animateurs de radio américaines ont prédit que cela ne durerait pas plus qu’un été, d’autres que c’était la musique du diable et je te passe les plus extrémistes qui ont osé casser ou brûler des vinyles (oui, il y en avait déjà, ce n’est pas une invention récente, hein !) en hurlant en gros : "C’est de la merde !" (Oui comme le monsieur à lunettes qui fustigeait le jambon industriel).

Je ne vais pas te faire un historique du rock, pas plus Français qu’Américain, déjà parce que j’en serais bien incapable et qu’ensuite, certains l’ont déjà brillamment fait, et je t’invite à aller lire leurs ouvrages références.

D’ailleurs à ce sujet, je te conseille le très bon documentaire intitulé Dieu, diable et rock’n’roll qui a été diffusé sur Arte le 27 octobre.

Du coup, ma curiosité piquée au vif, je me suis demandé qu’elle allait être leur revanche ? Un groupe de Néo Métal ? Une ébauche d’un nouveau style, d’une nouvelle branche à cet arbre déjà bien fourni ? Soit, j’ai donc lancé la galette (enfin le CD, mais à l’époque on parlait de galette) et là, la claque ! Nous sommes en présence d’amoureux d’une branche que j’affectionne particulièrement : le Hard-Rock. Tu sais ce style mêlant puissance et mélodie, pour les plus amoureux un rock à la Slaughter ou Tesla…

On retrouve dans Carousel Vertigo, Vincent Martinez, guitariste et chanteur, avec une voix élevée aux accents de soul et de blues (d’ailleurs, sur le titre "Well, alright", il te le démontre son côté blues, crois-moi), un petit gars bien de chez nous et Jansen Press, guitariste débarquant de son New Jersey natal (oui, un Américain à Paris et guitariste de surcroît). L’alchimie est là, avec une culture propre à chacun et un amour partagé du classic rock. Le groupe a réussi le tour de force de faire jouer sur cet album Garry Tallent, bassiste de Bruce Springsteen, qui ne renierait certainement pas leur approche actuelle du rock, sans en renier les origines.

On ne va pas se mentir, j’étais sceptique au départ, trois Français (par contre, je n’ai pas réussi à identifier les deux autres et j’ai crû apercevoir sur la vidéo de "No More Hesitatin’" un certain Jimmy Montout, batteur de Manu Lanvin) et un Américain ne sont pas le gage obligatoire d’un bon album.

Et en effet, ce n’est pas un bon album, c’est vraiment un excellent album, mélangeant des titres accrocheurs comme "No More Hesitatin’" ou des ballades franchement assumées comme "Hideaway", des titres lents mais puissants comme "Hard Luck Lover" qui fait la part belle au chant de Vincent.

On repart ensuite sur du bon vieux rock avec "Get It on", en ce qui me concerne j’y ai retrouvé tout ce qui me plaisait dans certains groupes des années 80 et 90 et j’ai franchement adoré. Revenge of Rock and Rock est leur deuxième album et c’est franchement un très bon album de rock and roll avec de bons soli de guitares, une section basse-batterie qui assure.

Bref, tu l’auras compris, si tu es fan de cette musique, de ces envolées de guitares, de ce chant qui envoie du bois et te décrasse les cages à miel comme le dit si bien Tonton Zégut, de ces accroches à l’harmonica, alors tu peux te procurer cet album de Carousel Vertigo les yeux fermés !

Et si jamais tu avais envie de les voir sur scène, live, tu peux le faire à Paris le 3 novembre prochain, à la Boule Noire !