Alors là lecteur, je dois te confier ma plus parfaite confusion. C’est bien la première fois que je suis confronté à un tel sentiment.
Déjà je dois te confier que j’ai choisi de chroniquer cet album pour le nom de l’artiste : Mr Yéyé, le nom m’a amusé, évoqué une époque, une musique et je trouvais l’idée assez sympa.
Ensuite, j’ai trouvé la pochette assez belle et laissant présager une musique qui cachait bien son jeu.
Imagine un peu un personnage, cheveux longs, blond ou blonde, portant un masque figurant un crâne de squelette, habillé d’un tee-shirt rouge avec une étoile noire et tenant un ballon rouge.
Le titre de l’album Hybride laissant imaginer là aussi tellement de choses.
Mr Yéyé ne fait aucunement une musique en rapport avec son pseudo. Il se revendique lui-même enfant de la génération 2.0. Il s’est fait connaître par le biais de sa page Youtube sur laquelle il diffuse ses créations qu’il a composé dans sa chambre avec un logiciel et beaucoup de volonté et de fougue. C’est uniquement par les réseaux qu’il fait parler de lui et il écoule par le bouche à oreille pas moins de 2500 exemplaires de son premier album Cabaret Noir.
Pour finir de présenter le gaillard, il est bisexuel assumé, ne s’érigeant pas en porte drapeau de quelque communauté que ce soit, même s’il assume ancrer son discours autour de l’affirmation de soi et de la tolérance de l’autre.
Alors tu me diras pourquoi ce nom d’Hybride ? Est-ce que cette musique l’est, hybride ? Sois patient, j’y viens. En écrivant cette chronique, j’avoue ne toujours pas être sur d’avoir toutes les réponses à tes questions.
Mr Yéyé revendique comme influence Muse, Shaka Ponk, Linkin Park et Rage Against the Machine… Pour cet album qui a bénéficié (je cite) d’un crowdfunding triomphal, il forme un groupe avec Baptiste Gontier (guitare), Maxime Le Gall (batterie), Axel Palcy (basse) et Julien Bellamy (à la vidéo et au Management) et s’adjoint les services de Frédéric Duquesne, guitariste de Mass Hysteria, pour le mixage.
Nous y retrouvons une inspiration qui va du rock à l’électro, en passant par le néo-métal, le reggae et même le tango, sur le titre "Sal*pe", qui est une ode à la libération sexuelle, notamment celle des femmes.
Je vais être franc, je ne ressens pas cette brutalité Hybride de rock et d’électro, à part sur un ou deux titres, qui semble être plus palpable en concert si j’en crois les vidéos que je peux voir. Oui, certains titres sont clairement du rock qui explose comme le titre qui ouvre l’album, "Fournaise" ou sur "Murmures" ou encore sur le titre "ça commence par des mots" (qui évoque les conséquences tragiques que peut prendre un discours politique et c’est presque mon morceau préféré).
Oui, je sens les nappes électro comme sur Impasse et j’ai bien entendu le tango sur "Sal*pe". Le chant me fait penser parfois à Calogero, notamment sur le titre "Sal*pe", toujours lui décidément. On retrouve même une ex candidate de The Voice, Cécilia Pascal, en duo, autour d’un amour auto-destructeur : "L’instinct de Survie".
Très clairement, cet album nécessite plusieurs écoutes, afin de se familiariser avec cet univers Hybride, c’est le cas de le dire.
C’est un album chanté en français à l’exception du titre "Scream For Me", qui se veut un hommage détonant au son bruitiste des années 90 et qui offre même une intro originale et pleine d’humour. Mr Yéyé s’exprime dans sa langue maternelle parce qu’elle lui permet de maîtriser le sens et le poids des mots qu’il emploie, et c’est appréciable.
Au final, c’est un album qui, au fil des écoutes, prend son épaisseur et sa texture Hybride, un album qui est bien produit, bien écrit, avec les tripes on le sent, et qui doit très clairement prendre tout son sens sur scène !
Je te recommande de prendre ton temps à l’écoute et de ne pas te baser sur une première écoute rapide, parce qu’il mérite vraiment plus que cela.
|