Au programme de cette 8ème journée du Festival indétendances de la FNAC : Anaïs, La Crevette d'Acier et Amélie-les-crayons.
Tous trois ont comme point commun, outre le fait d'interpréter leurs morceaux en français, de savoir se mettre en scène de façon quasi théâtrale.
A 18h30, Anaïs débarque, guitare à la main, pour un "One Woman Show".
Portant un T-Shirt rouge frappé aux armes du club de football de la capitale et sous-titré : "Pas Sûr de Gagner", un shilom doré en pendentif, le ton est donné.
Anaïs interprète un répertoire de morceaux dont les textes sont un vrai régal d'humour décalé. Les sonorités sont plutôt rock, et la voix (qu'elle sample à loisir afin d'enregistrer des boucles sur lesquelles elle peut intervenir en surimpression vocale) est capable des plus jolies mélodies comme des râlements les plus trash.
Anaïs déroule en concert les morceaux qui composent son album The Cheap show, et c'est un régal de découvrir des titres à l'humour corrosif comme "Christina" qui raconte l'histoire d'une infirmière adultère et qui, comme un juste retour de bâton, finira à l'hôpital à la fin de l'histoire. "Le rap collectif" est une parodie très drôle de ce genre musical, ou encore "Linda Molay" en référence à une certaine chanteuse canadienne.
Anaïs vise bien et touche juste là où il faut.
A la fois surprenante, touchante et pas du tout "politiquement correcte" cette jeune chanteuse a assurément beaucoup de talent. Foncez la découvrir !
Vers 20h : dans un registre théâtral plus poétique mais tout aussi drôle, Jacky, Jean-Claude, Michel et Monique, les membres de La Crevette d'Acier débutent leur concert en nous invitant à les rejoindre pour une croisière "A la dérive…".
Jean-Claude et Michel jouent les stewards de charme alors que Jacky reste plus sagement à la basse. Je ne décrirai pas qui fait quoi dans cette formation, chacun faisant un peu tout avec beaucoup de talent…
La voix de Monique est splendide, et en fermant les yeux on se prend à imaginer une chanteuse lyrique dans un bal guinguette.
Les textes des morceaux nous transportent dans des paysages tantôt urbains, tantôt champêtres mais toujours poétiques : quand Michel se lance dans une cartographie céleste, il commence par positionner la grande ours, puis la petite ours et abandonne sa tâche en nous parlant de tous les autres ours…
On accepte avec énormément de plaisir l'invitation au voyage de La Crevette d'Acier. Alors, bouclez vos bagages, confiez votre chien à garder, coupez l'eau et le gaz et préparez vous pour le départ !
21h : veste de kimono noir cintré au niveau du buste, pantalon ample et rouge, Amélie-les-crayons entre pieds nus sur scène, accompagnée de trois musiciens à la basse, à l'accordéon et au piano (en début de concert).
La voix sensuelle d'Amélie charme immédiatement le public masculin présent ce soir, et parmi eux un certain Anthony qui aura le privilège de monter sur scène lors du second morceau pour accompagner la chanteuse le temps de quelques pas d'une valse improvisée.
Mais pour autant, les filles ne sont pas en reste, même si elles sont souvent décrites comme des concurrentes d'Amélie (comme la femme de son "Docteur"). Amélie a su créer un univers visuel très poétique : un piano à queue ou pousse des coquelicots oranges, des costume de scène dessinés pour le spectacle, jusqu'au manche de la contrebasse en forme de cygne.
Tout ceci nous permet de glisser doucement dans son univers et d'en apprécier les détailles touchants et drôles. En milieu du Concert, Amélie fait de nouveau signe à Anthony, toujours au premier rang, un coquelicot à la main, et l'invite à la rejoindre pour jouer cette fois le rôle de son fiancé à l'approche du mariage.
Il s'exécute, ce qui lui vaudra de faire partie des remerciements à la fin du spectacle. Au final, l'interprétation est magnifique et la magie opère ; difficile donc de ne pas tomber sous le charme d'Amélie.
Et si vous avez écouté attentivement le dernier titre de ce concert, vous ne lui demanderez plus "Pourquoi Amélie les crayons ?". |