"J’étais inscrit au parti concombriste, on jetait des tomates aux néonavets puis on s’est rallié au mouvement oignoniste, il fallait un chef qui ne soit pas un poireau mais on a élu un vrai cornichon, et je me suis dit purée, on est dans les choux" "Vive la patate libre !"
Voilà, les présentations sont faites. Il s’appelle Stéphane Blek, est frais comme une baignade à 14 degrés et son album s’appelle Vive la patate libre !
Artiste engagé pour la défense des semences bio et du partage de rires équitables, il garde une désinvolture légère comme une ganache montée sans efforceur. Accompagné de Victor Lecoeur aux guitares, basse et synthé, il met en scène lui-même ses morceaux.
Anciennement membre de diverses formations rock, Stéphane Blek y joua le rôle de chanteur et de compositeur. Et puis la crise des limaces nécrophages survint dans le monde botanique, Stéphane y vit un signe et se reconvertit en chanteur engagé pour les zygomatiques (ou pas), il créa donc cet album, que ne renierait pas un certain Bertand P peroxydé (et lifté ?).
Il aime la poésie et les fleurs jolies, il préfère les oiseaux aux crottes de blaireau et sourit aux mécontents, il aime chanter à tue-tête pour allumer les étoiles, il est délicat comme un tout petit chat, il regarde où il met les pieds pour que les fourmis ne se fassent pas écraser, "Quand on fait attention c’est quand même plus mignon" ("No stress total").
"Le monde est fou, c’est un spectacle permanent animé par de grands enfants, il est peuplé de vieux rasoirs qui veulent tous rentrer dans l’histoire, la terre est dingue, elle jette ses fringues et court à poil au milieu des étoiles" ("Le monde est fou"). A ceux qui ne croyaient pas que les cordes punks pouvaient être marrantes, Vive la patate libre ! dément cette information éhontée à grands coups de costumes improbables et de riffs psychédéliques.
Espiègle et pétillant, Stéphane Blek a l’audace de tenir par la main l’enfant qu’il a su garder dans le cœur, grimant à la perfection les absurdités des convenances sans virer au ridicule. Il vous filera la banane et la patate, si vous ne croisez pas un champignon entre temps. Faisant de l’autodérision une parabole talentueuse en douze titres plus déjantés les uns que les autres.
Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.