One man show écrit et interprété par Gérémy Crédeville dans une mise en scène de Benjamin Guedj et Stéphance Cazes.
Pour trouver une place sur la très engorgée scène comique parisienne dite humoristique, se démarquer s'impose.
Et le nouveau venu Gérémy Crédeville dispose déjà d'atouts physiques non négligeables. Tenue classieuse, grand, blond aux yeux bleus, voix grave, avec de faux airs du Johnny national du temps de l'idole des jeunes années SLC et une tignasse à la Son Goku, il est plutôt beau gosse, il le sait et annonce la couleur avec "Parfait (et encore je suis modeste)".
Cela étant, pour éviter de n'être que "beau et con à la fois" brélien, il manifeste un salutaire et roboratif sens de l'autodérision et pratique, avec un copieux arsenal de blagues et de jeux de mots, un humour qui fait le grand écart entre le trash et l'absurde en passant par le trivial corsé propre à faire pousser des cris d'orfraie à des spectateurs faussement ingénus.
Même s'il officie dans le registre convenu du premier opus, celui des pérégrinations autobiographiques, il opère sous forme de transposition avec un (vrai-faux ou faux-vrai ?) personnage autofictionnel, en l'occurrence, un avatar narcissique simplement identifié par un "G" qui sévit dans "la bogossitude" décomplexée.
Par ailleurs il mixe stand-up et galerie de portraits caricaturaux au premier rang desquels, origine des Hauts de France oblige, celui incontournable des "biloutes bas du front" pourvus du fameux accent ch'ti.
Entrée en scène soft à la star hollywoodienne et maniement maîtrisé du "male gaze" pour une technique de séduction multi-genre, Gérémy Crédeville a peaufiné son artistique "business plan" visant la tête d'affiche de l'Olympia avec notamment, comme mieux vaut être bien servi par soi-même, avec un slogan marketing assumé "S'il n'était pas drôle, il ne serait que beau". Dont acte. |