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puce J'arriverai par l'ascenseur de 22h43 (chronique d'un fan de Thiéfaine)
Les Docks  (Lausanne)  janvier 2018

Monologue écrit et interprété par Philippe Soltermann dans une mis en scène de Lorenzo Malaguerra.

"Je demanderai ta main pour la couper"... Voilà de l'Hubert Félix Thiéfaine pur jus, extrait de la chanson qui donne son titre au spectacle écrit et dit par Philippe Soltermann.

La chanson date de 1978 et elle est en première position sur le premier album d'HFT intitulé "Tout corps vivant branché sur le secteur est appelé à s'émouvoir". Elle dure 3 minutes et 7 secondes et, à elle seule, elle peut transformer un petit Suisse bien au chaud dans la CH (la Confédération Helvétique) en fan d'un franc-comtois les pieds dans la concoillotte.

Y a-t-il quelqu'un qui n'a jamais entendu une chanson d'Hubert-Félix qui va lire ces lignes ? Certainement, et cela n'a pas d'importance. Pas encore d'importance.

Car si, suivant les conseils de Froggy's Delight, cet amateur de beaux textes, bien dits avec un cœur gros comme celui de Philippe S oltermannet un talent à l'unisson de son gros cœur, est allé le voir sur scène, et n'a pas comblé cette négligence, cet oubli, dès le lendemain, il méritera la corde et l'obligation d'écouter en boucle la seule chanson intitulée "Fan de" : Que si, si j'existe/J'existe/C'est d'être fan/C'est d'être fan/Si j'existe/Ma vie, c'est d'être fan/C'est d'être fan/Sans répit, jour et nuit/Non, non !.

Philippe Soltermann n'est pas solidaire de l'inaudible Pascal Obispo. Il a choisi une admiration sans pages "people", sans cris hystériques de lycéennes, sans émissions de Michel Drucker, sans tubes détournés par le Business des Enfoirés de la Charité...

Aimer Thiéfaine, c'est tout le contraire. C'est avoir pour compagnon de jeunesse, quelqu'un qui a pour fonction de faire passer, de faire tourner les mots-joints, ceux qu'il a hérités de Léo (Ferré), d'Arthur (Rimbaud). Grand frère passeur, il a donné à l'ami Philippe le goût des phrases surréalistes, des bons mots dadaïstes.

Comme son mentor cool, le petit Suisse aime les juxtapositions rigolotes, les à-peu près lacaniens sans Lacan. Et à l'image de l'auteur des "Dingues et des Paumés", Philippe tente et expérimente. Sous la tutelle admirative de Lorenzo Malaguerra qui règle ses délires pour qu'ils ne se fracassent contre les rochers des formules trop difficiles à dire, il s'élance.

Avec son tee-shirt à l'effigie que l'on devine, il ne retient pas son souffle. Généreux cascadeur du casse-gueule, il va quelquefois au casse-pipe de l'incompréhension pour mieux se rattraper aux lianes du Tarzan jurassien. Il faut être surhumain pour se mettre dans les pas de Thiéfaine, alors on tolèrera le poussif qui précède le sublime, la formule pas terrible qui rend d'autant plus belle la poétique qui la suit...

L'exercice de fanitude de Philippe Soltermann n'est pas des plus faciles. Il doit, à chaque fois, se hisser au niveau de son héros et, à chaque fois, rien n'est gagné d'avance. Mais on le redira ici : les plus beaux spectacles sont ceux qui connaissent des hauts et des bas, qui ne sont pas moulés une fois pour toutes à la louche des effets faciles.

Il y a quelque temps, on parlait de Riton Liebman et de son spectacle "Liebman renégat". "J'arriverai par l'ascenseur de 22h43" est une œuvre parente de celle de l'acteur belge. Elle dépend d'une belle conjonction théâtrale pour être à son meilleur.

On espère, évidemment, que ce sera toujours le cas car on oubliera pas le moment magique où le fan, par la magie de la scène et du karaoké, devient mimétiquement son idole.

Plus d'une heure après qu'il a commencé son exercice d'admiration, Philippe Soltermann a réussi son coup. On ne donnera pas de conseil au grand Hubert-Félix Thiéfaine, mais qu'il n'hésite pas à venir voir ce que son œuvre a généré. Il découvrira dans le travail de l'acteur une justification lumineuse de ses quarante années de scène et d'enregistrement.

On imagine sans peine qu'à la fin du spectacle, il viendra donner à Philippe Soltermann le satisfecit d'un baiser fraternel. On aimerait à l'avance immortaliser cette belle scène très rock'n'roll...

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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