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Jakuta Alikavazovic  (Editions de l'Olivier)  août 2017

Jakuta Alikavazovic est née à Paris, a grandi entre plusieurs langues dont le bosnien et l’anglais mais le français reste la langue de son écriture si singulière. Déjà auteur de plusieurs romans dont l’un ayant obtenu le prix Goncourt du premier roman, elle nous offre un superbe nouveau roman avec L’avancée de la nuit, publié à la fin de l’été 2017 aux éditions de l’Olivier.

L’avancée de la nuit est un livre sur l’histoire d’un couple que tout semble opposé. Mais pas seulement l’histoire d’un couple…

Amélia est une femme érudite, apprêtée, qui a été élevé dans la douleur d’une mère absente. Elle vient d’un milieu aisé. Paul, lui, est un garçon ordinaire, modeste veilleur de nuit dans un hôtel où loge Amélia, dans la chambre 313. Amélia est une femme mystérieuse, le genre de femme qui polarise sur elle l’attention et le questionnement. Pourquoi vit-elle dans cet hôtel notamment ?

Paul lui, la surveille. Il l’observe depuis les caméras de surveillance. Un amour fou va très vite naître entre eux. Ensemble, ils vont assister aux cours d’une spécialiste de la nuit, Anton Albers, qui a écrit de nombreuses thèses tournant autour de la nuit. Autrefois, cette enseignante a connu la mère d’Amélia.

Ces cours sont le reflet des différences qui existent entre les deux amoureux. Paul a souvent du mal à les interpréter, à les comprendre aussi. Amélia, de son côté, est d’une extrême attention. Elle est très assidue aux cours car l’enseignante demeure le seul lien qui lui reste avec sa mère.

Sa mère l’a abandonnée pendant la guerre en Yougoslavie. Elle a choisi à l’époque de partir sur Sarajevo pendant le conflit pour le couvrir en écrivant des poèmes qui diraient au monde ce qui se passait à l’époque. Ses poèmes, écrits au cœur du siège de Sarajevo, Amélia les possède, enfermés au fond d’une boîte en carton qu’elle ne veut pas ouvrir, pour se venger de cette maman qui l’a abandonnée.

Un jour, elle disparaît de l’hôtel, sans prévenir Paul, pour partir vers Sarajevo, sur les traces de sa mère, dans une ville alors en pleine reconstruction. Elle croit trouver un sens à sa vie, comprendre cet abandon. A son retour de Sarajevo, elle renoue avec Paul, qui ne sait pas qu’elle était partie là-bas. Une nouvelle vie débute, loin de l’hôtel, dans un appartement confortable acheté par Paul spécialement pour elle, pour qu’elle s’y sente bien. Sauf que ce confort ne lui suffit pas à surmonter son mal-être. Amélia lui échappe toujours. Elle l’abandonne de nouveau, même après la naissance de leur fille Louise. Paul se retrouve de nouveau seul. Amélia reproduit avec sa fille ce qu’elle a connu avec sa mère. La fin, on la connaît dès les deux premières du livre, le geste fatal d’Amélia, la terrible attitude de repli de Paul.

L’avancée de la nuit est un roman sur la fascination, celle que Paul a tout le long du livre pour Amélia. C’est aussi un roman de l’amour, celui que porte Paul pour Amélia mais aussi celui que porte Paul pour son père (qui fait l’objet de très belles pages) et celui que porte Louise pour son grand-père. L’avancée de la nuit, c’est aussi le roman de l’absence, de l’absence de l’être aimé, de l’absence de la mère, pour Amélia et pour Louise ensuite. C’est aussi, enfin, le roman de l’abandon, présent tout au long du livre.

Jakuta Alikavazovic aborde de nombreuses problématiques dans son livre qui lui sont intimement liées, des questions liées à son histoire, à celle de sa famille et d’autres enfin en rapport avec l’histoire tragique de l’ex-Yougoslavie, marquée par le très éprouvant siège de Sarajevo.

L’avancée de la nuit est un superbe livre, merveilleusement bien écrit, qui confirme les grandes qualités d’expression de l’auteur, déjà remarquées dans ses livres précédents. Il est un livre d’une grande exigence de lecture mais surtout d’une grande intelligence avec des pages que l’on prend plaisir à relire pour mieux appréhender la dimension du livre.

L’avancée de la nuit est, pour finir, un texte d’une très grande profondeur, un livre sublime qui se termine par deux dernières pages d’une infinie beauté.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :
La chronique de "Faites un voeu" du même auteur

En savoir plus :
Le Facebook de Jakuta Alikavazovic


Jean-Louis Zuccolini         
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# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

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