Comédie dramatique de Nick Payne, mise en scène de Arnaud Anckaert, avec Noémie Gantier et Maxence Vandevelde.
Il est apiculteur, elle est astrophysicienne. Ils se rencontrent à une soirée "barbecue" et tout semble annoncer une comédie romantique basée sur l'attrait des contraires.
Certes, un homme et une femme, mais point de chabadabada lelouchien dans "Constellations" du dramaturge britannique Nick Payne qui illustre davantage "Les Histoires d'A" à la manière des Rita Mitusko.
Sa partition se compose d'une série de scènes de couple qui se développent selon un processus qui imbrique musique et informatique avec la déclinaison concaténatoire de courts motifs, tel celui de la musique répétitive, dans d'infimes et infinies déclinaisons de la relation amoureuse sont impactées, selon un diagramme binaire, par chaque micro-événement.
Par ailleurs, ce bel exercice sur le thème du discours amoureux servi par une écriture, vive et directe, l'auteur également scénariste ayant un sens du dialogue quasi cinétique, qui s'avère résolument contemporain se télescope avec celui de la mort qui rôde.
A la mise en scène, Arnaud Anckaert, qui signe également la scénographie, en maîtrise la complexité dramaturgique et place les deux protagonistes dans une boîte de bois blond sans décor ni accessoire, qu'il qualifie de "vide architecturé", matérialisant tant le huis-clos dramatique et l'espace mental relationnel qu'il évoque la cage de laboratoire dans laquelle l'auteur place des protagonistes ballottés par les impondérables.
Noémie Gantier et Maxence Vandevelde composent un duo magnétique se révèlent exceptionnels par une fraicheur de jeu et une profondeur d'interprétation qui, sans artifice d'acteur, leur permettent de satisfaire au procédé de réitération qui pilote la partition et d'en relever magistralement le défi. |