Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Moscou Paradis
Théâtre Athénée-Louis Jouvet  (Paris)  février 2018

Comédie musicale d'après une oeuvre de Dimitri Chostakovitch, livret de Vladimir Mass et Mikhail Chervinsky, mise en scène de Julien Chavaz, avec avec Sheva Tehoval, Jean-Pierre Gos, William Berger, Alexandre Diakoff, Cassandre Stornetta, Seraina Perrenoud, Nina van Essen, Yannis François, Steven Beard et Sergiu Saplacan.

Dans l'immense œuvre de Dimitri Chostakovitch, on connaît assez mal la partie "comédies musicales" et "musiques de films". La version de "Tcheriomouchki" ("Moscou, Quartier des cerises") proposée par Julien Chavaz sous le titre "Moscou Paradis", permettra donc de découvrir une pépite.

Les esprits chagrins trouveront que c'est une œuvre mineure qui leur rappellera les "opérettes allemandes" des années 1920-30, celle qui fournissaient des arguments à des films comme "Le Chemin de paradis" où l'on entendait des airs du compositeur Werner R. Heymann comme "Avoir un bon copain". D'ailleurs, "Tcheriomouchki" deviendra en 1963 un film signé Herbert Rappoport.

On leur rétorquera que cette musique joyeuse, bon enfant a sa raison d'être dans la biographie de Chostakovitch : elle est quasiment contemporaine du Rapport Khrouchtchev. Ces moscovites poussés hors la ville dans une zone nouvelle pour vivre dans le "tout confort" d'un immeuble moderne s'apercevront immédiatement que l'envers de l'utopie qu'on leur propose est composée de malfaçons et que le fonctionnaire qui dirige le projet s'est octroyé le meilleur lot de cet espèce d'HLM.

Critique frontale - mais amusée - de la corruption, des passe-droits, des discours creux sur le progrès, l'oeuvre de Chostakhovitch, sur un livret de Vladimir Mass et Mikhail Chervinsky, est typique d'une période nouvelle d'ouverture qui, hélas, se refermera avec la disgrâce de Nikita K. "Maintenant, vous n'êtes plus des citoyens, vous êtes des locataires", dit hilare le fonctionnaire rondouillard qui a le toupet d'être sympathique malgré son absence de scrupule.

Mais les Russes, les jeunes Russes qui sont embarqués dans ce "Paradis" factice qui pourrait vite les faire déchanter, sont, au contraire, les premiers à en rire et à pousser brillamment la chansonnette dans un russe parfait.

Hymne à la solidarité d'une population toujours vaillante dans l'épreuve, "Moscou Paradis" bénéficie d'un bel habillage, que ce soient les costumes tous dans les oranges et les rouges de Sévérine Besson, les perruques et les maquillages extravagants de Sanne Oostervink, les jolis effets lumineux d'Eloi Gianini entre des néons chargés d'incarner le "pouvoir" d'en haut et la douce palette qui éclaire les façades de l'immeuble neuf et les intérieurs reconstitués décrivant les pièces où les locataires vont devoir vivre.

On saluera aussi la mise en scène astucieuse de Julien Chavaz qui sème le doute au début de l'opérette : on pourrait craindre une utopie froide, avec des acteurs robotisés qui paraissent agir mécaniquement dans la chorégraphie de Nicole Morel, mais, peu à peu, ils s'incarnent dans des figures amusantes, bien dessinées par des chanteurs hors pair qui tous vont se succéder, gentiment marivauder ou se chamailler, pour signifier qu'ils reviennent à la vie. Quant au prolétariat perdu et perdant, il est incarné par un homme en bleu de chauffe, contraint de ranger son pot de fleur dans un réfrigérateur...

Composé de saynètes prétextes à beaucoup de duos charmants et à quelques morceaux de bravoure réunissant toute la distribution, "Moscou Paradis" est un vrai moment de bonheur théâtral et musical.

On ne mettra en avant aucun chanteur car tous sont à l'unisson et porte l'opérette à son meilleur. Il faut dire qu'ils bénéficient d'une brillante orchestration pour deux pianos de concert et deux percussionnistes, dont la direction musicale est confiée à Jérôme Kuhn, et qui donne une couleur un peu jazzy à l'ensemble, couleur semblable à celle qu'on utilise pour donner du rythme à l' accompagnement musical des films muets.

Cette découverte d'une œuvre méconnue du grand compositeur soviétique ne doit pas être boudée car elle donne l'occasion d'assister à des plus beaux spectacles, tous genres confondus, à l'affiche de ce début d'année 2018.

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=