Avec l'exposition "Les Hollandais à Paris 1789-1914" conçue en collaboration avec le Musée Van Gogh d’Amsterdam et l'Institut Néerlandais d’Histoire de l’Art de la Haye, le Petit Palais propose un panorama des échanges esthétiques intervenus entre les peintres hollandais séjournant à Paris, de la fin du 18ème siècle à la Belle Epoque, et les peintres français.
Conçue sous le commissariat de Edwin Becker, conservateur en chef des expositions du Musée Van Gogh, Mayken Jonkman, conservatrice en chef à l'Institut Néerlandais d’Histoire de l’Art, Stéphanie Cantarutti et Christophe Leribault, respectivement conservatrice en chef et directeur du Petit Palais, le parcours chronologique scandé par l'oeuvre de neuf peintres majeurs s'imposait pour fonder la résonance entre les thèmes et les artistes et il est étayé de manière didactique par des cartels explicatifs ainsi qu'une courte biographie de chaque artiste.
Quant à la potentielle critique de monotonie, elle est en l'espèce évitée par la vivacité de la scénographie élaborée par l’Atelier Maciej Fiszer qui mise sur le cadençage chromatique pour la création d'atmosphères dédiées et l'utilisation d'éléments décoratifs significatifs telle, par exemple, la cloison à fenêtres évoquant les galeries marchandes de l’époque, qui agrémentent la déambulation.
Du baroque de son Age d'or à la modernité des Avant-gardes, l'Histoire de la peinture hollandaise en 9 chapitres
Si depuis le 17ème siècle, les peintres hollandais procédaient, dans le cadre du Grand Tour, au fameux voyage initiatique en Italie où, de surcroît, sévissait le renouveau artistique, dès la fin du 18ème siècle, s'est imposé un tropisme français lié à la prééminence de la Ville-Lumière qui se positionnait tant en capitale du marché de l'art et organisatrice de salons influents que siège des avants-garde artistiques avec les deux grands pôles que constituèrent Montmartre puis Montparnasse.
Les commissaires ont retenu neuf artistes pour composer ce panorama avec en tête d'affiche, un trio de noms inscrits dans la mémoire collective. Bien évidemment, Vincent Van Gogh qui découvre l'impressionnisme et le néo-impressionnisme à Paris et dont les toiles représentant les vues de Montmartre sont mises en résonance avec celles de Monet et Signac.
Ensuite, Kees Van Dongen, pour lequel une exposition monographique "Van Dongen & le Bateau-Lavoir'" se tient en parallèle au Musée de Montmartre, qui deviendra le portraitiste des petites femmes aux yeux cernés de noir, dont la modernité du style avec l'utilisation de vifs contrastes colorés font merveille dans les scènes de genre sur les thèmes de la fête foraine et des folles nuits montmartroises, lieu de les plaisirs et divertissements populaires du carrousel de la Place Pigalle au Moulin de la Galette. Une explosion de couleurs comme les feux d'artifice qui éclairent les toiles pointillistes
Clôt la marche Piet Mondrian, dont les oeuvres sont naturellement présentées, au regard de celles de Cézanne et Braque, dans un espace "white cube" et dont le séjour à Paris marque son spectaculaire passage de la peinture figurative à l'abstraction par une assimilation personnelle du cubisme.
En remontant les siècles, l'exposition s'ouvre sur les oeuvres bucoliques de Gérard Van Spaendonck, héritier de la peinture florale flamande qui fait carrière en France dans le sillage de Pierre-Joseph Redouté avec la vogue, au 18ème siècle, des fleurs en matière d'arts décoratifs trouve à s'épanouir en France où fait carrière
En remontant les siècles, l'exposition s'ouvre sur les oeuvres bucoliques de Gérard Van Spaendonck, héritier de la peinture florale flamande qui fait carrière en France avec la vogue des fleurs en matière d'arts décoratifs au 18ème siècle trouve à s'épanouir en France où fait carrière dans le sillage de Pierre-Joseph Redouté.
Le 19ème siècle est représenté par Ary Scheffer, connu pour être l'animateur du quartier de la Nouvelle Athènes. Formé aux Beaux Arts où il a pour homologues Géricault et Delacroix, il triomphe dans le genre du portrait officiel mais s'inscrit également dans le registre romantique.
Deux peintres s'illustrent dans la peinture de paysage fer de lance de la peinture néerlandaise depuis son siècle d'or : Johan Barthold Jongkind, le précurseur de l'impressionnisme qui est considéré comme son maître par Claude Monet ainsi que l'a rappelé la récente exposition "Monet collectionneur" au Musée Marmottan-Monet, mis en résonance avec des oeuvres de Boudin, Sisley et Corot,
et Jacob Maris affilié à l'Ecole de Barbizon et proche notamment de Millet.
Frederik Hendrik Kaemmerer, également, mais dans une veine impressionniste avec la représentation des loisirs de plein air (cf. image 1)
Quant à George Hendrik Breitner il officie tant dans le naturalisme pittoresque avec des scènes de la vie quotidienne, le réalisme avec des nus sensuels et le japonisme.
A noter que le Petit Palais propose autour de l'exposition, outre un cycle de conférences, des projections dans le cadre de Van Gogh vu par le 7ème art et, le jour de sa clôture, un concert music-hall dans l'esprit de la Belle Epoque.
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