Un violoniste, un accordéoniste, deux frères, deux excellents musiciens, deux voix mais une seule voie : celle de la musique.
Naturellement, nous savions très bien qu’accordéon et violon se marient à merveille et encore une fois ici l’accord est majeur. Leur musique possède une âme, une humanité. C’est ce supplément d’âme, une expression pleine d’un certain lyrisme, une intensité qui sert de fil conducteur à ce très beau disque, traversant les époques (du baroque à la musique d’aujourd’hui) et les pays (de l’Italie, à la Russie en passant par l’Argentine).
Le duo se permet avec délice tous les mélanges, rapproche Tomaso Vitali et sa superbe "Chaconne en sol mineur" (dans l’arrangement de Léopold Charlier) de Sergueï Voïtenko ("Révélation") ou Anton Chalaïev ("Hiver"), Astor Piazzolla ("Violentango", "Ave Maria", "Meditango") à Victor Vlasov ("Goulag pour accordéon solo"), mais toujours avec une véritable conscience, une véritable cohérence musicale.
Les différences, la variété des esthétiques s’estompent ne reste alors plus que la musique. Il y a quelque chose de poignant, d'ardent, des émotions à fleur de peau qui traversent tout ce disque, que cela soit dans la lumière de la musique de Vitali, dans la sombre profondeur de la pièce de Vlasov, dans le néo-classicisme d’Astor Piazzolla, de Victor Vlasov, de Vladislav Zolotarev ou d’Anton Chalaïev.
L’accordéon de Dimitri Bouclier sonne de manière orchestrale. Il tire de son instrument un bel éventail de timbres et de dynamiques sur lequel s’exprime toute la sensibilité, la maestria de son frère. Un violoniste, un accordéoniste, deux frères, deux excellents musiciens, deux voix mais une seule voie : celle de la musique, pour un très beau disque !
# 06 octobre 2024 : Sur un malentendu ca peut marcher
Beaucoup de choses à découvrir encore cette semaine en attendant la MAG#91 vendredi. Du théâtre, du cinéma, de la lecture et de la musique au programme, et toujours le replay de la MAG#90...Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.