Comédie visuelle et musicale conçue et mise en scène par Arthur Deschamps, avec Patrice Bertrand, Luana Duchemin, Nicolas Fenouillat, Marina Glorian, Lucas Hérault, Alexandre Lenis, Canaan Marguerite, Marlène Rabinel et Pauline Tricot.
Peut-on parler avec légèreté du métro ? Peut-on chorégraphier pendant plus d'une heure les ébats des usagers avec une seule barre, non de "pole dance" mais faite pour se tenir au gré des soubresauts métropolitains ?
C'est à quoi s'est attaché Arthur Deschamps, aidé par le chorégraphe Nour Caillaud et par les percussions de Nicolas Fenouillat qui s'active dans son coin à l'avant de la scène, afin de rythmer la vie des wagons et des rames qui défilent sans qu'on ait besoin d'entendre le moindre bruit en rapport avec les voitures.
Pour figurer la trépidante et provisoire vie des passagers, ils sont huit. Habillés sans trop de recherche par Félix Deschamps, mais pas non plus en uniformes tristes d'employés matinaux. Sans doute, est-on en pleine journée, juste avant le rush des heures fatidiques telle celle qu'on appelle "la sortie des bureaux".
Chacun des huit, dont on n'entendra pas beaucoup les voix, est typé socialement mais sans qu'il s'agisse de caricatures. On serait plutôt dans le règne du...plutôt : plutôt bourgeoise, plutôt prolo, plutôt chic, plutôt décontracté... Seul Patrice Bertrand, le monsieur chauve, tranche avec le reste de la troupe en terme d'âge, les autres appartenant à la tranche médiane des actifs dans le coup.
Ces "métronautes" sont plein de ressources. Ils excellent dans les petits riens et dans la retraduction des gestes du quotidien. Bien entendu, Arthur Deschamps fait preuve d'observation, sans chercher à épater avec de perpétuels reconstitutions. Il faut aussi que cela ne ressemble à rien de précis. Il y aura donc des micro-tours de magie, de la musique et des numéros de danse.
On ne pourra pas s'empêcher de penser à Tati dont, héritage familial oblige, Arthur Deschamps a dû être nourri dès la mamelle. Mais, soit par péché de jeunesse ou par volonté bien affirmée, il se refuse à être corseté en permanence dans les mécaniques à la Tati
Quasi muet, "Les Métronautes" est un tourbillon joyeux qui ne perd pas une minute pour proposer un gag ou un sourire. A l'unanimité, on décrétera le spectacle trop court et l'on se plaît à l'imaginer dans les années à venir plus ample, plus déluré en ayant trouvé définitivement sa forme.
Mais pour l'heure, les "métronautes" est un beau moment auquel on peut convier les plus jeunes qui se régaleront à coup sûr de cette immersion dans un monde absurde saupoudré de burlesque. |