Comédie dramatique de Rémi De Vos, mise en scène et interprétée par Ivan Herbez et Eurydice El-Etr.
Le titre des opus du dramaturge belge Rémi De Vos, qui ne s'encombre pas d'effet d'affiche, vont à l'essentiel et "Trois ruptures" annonce immédiatement la thématique d'un tryptique qui décline, sur le mode burlesque et de manière inattendue, le fameux trio vaudevillesque.
En effet, la vie de couple hétéronormé serait idyllique si n'intervenait, tel un fâcheux grain de sable faisant office de bâton de dynamite, un tiers, un personnage-arlésienne qui met le feu aux poudres des rancoeurs et frustrations latetentes et conduit à des matchs nul par double KO.
Car ils se sont aimés, s'aiment sans doute encore, et selon le proverbe, "qui aime bien châtie bien".
Avec sa plume jubilatoire trempée dans l'encre corrosive du réalisme trivial et de l'humour noir, Rémi De Vos décline cet argument en trois propositions - "Sa chienne", "Pompier", "Un enfant" - qui épinglent également certaines dérives sociétales de l'adulation des animaux de compagnie à la sacralisation de l'enfant devenu un tyran domestique en passant par la posture de la bisexualité.
Sous la direction d'acteur de Bruno Banon, et dans une scénographie de théâtre pauvre mais ingénieux de Cynthia Lhopitallier, Eurydice El-Etr et Ivan Herbez, scandent judicieusement la partition, dans laquelle la femme mène la danse, de roboratifs intermèdes chorégraphiés et campent efficacement le couple saisi par la stupeur et la colère, voire la folie, qui alimente le pandémonium conjugal. |