Courtes distances est un roman graphique des éditions Çà et Là publié en février 2018.
Joff Winterhart, né en 1974 est illustrateur, dessinateur et batteur dans son groupe de musique, Bucky. Il nous raconte l’histoire "de l’homme en forme de boule et du garçon fin comme le papier, de friands mangés tous les jours, de la porte continentale d’une Audi A4 et d’un cavalier King Charles Spaniel boudeur du nom de Cleo". Voilà comment l’on pourrait résumer ce récit.
L’auteur nous livre une tranche de vie, une rencontre improbable entre deux hommes, entre deux générations. Plus qu'une histoire, Joff Winterhart nous peint des portraits simples, sans fantaisie ni fioriture. Un quotidien banal mais retranscrit d'un trait juste et fin à l'encre bleue.
Notre histoire commence avec Sam, jeune homme de 28 ans qui retourne vivre chez sa mère. Ses trois dernières années à l'université et ses différents boulots n'ont été que de multiples échecs. Heureusement sa mère lui a trouvé un petit travail chez KLN, une société de livraison et de distribution, gérée par un quinquagénaire du nom de Keith Nutt. Bien que notre intérêt se porte en premier lieu sur Sam et son parcours, petit à petit on se surprend à s'intéresser plus fortement au personnage de Keith. Plus le récit avance, plus son portrait s'affine sous les yeux de Sam, éveille sa curiosité et suscite notre attention par la même occasion.
Nous suivons le quotidien, le train-train monotone et monocorde de Sam et Keith. La journée de travail, peu passionnante de Sam consiste à accompagner Keith dans sa tournée et l’attendre dans sa voiture. Cela lui laisse tout le loisir d’étudier les petits détails de la vie de son collègue et du petit monde qui gravite autour de lui.
À travers les différents portraits abordés dans son roman Courtes Distances, Joff Winterhart nous parle de solitude, de manque de confiance en soi, du regard des autres qui nous pousse à agir parfois de manière différente pour se faire accepter, bref il nous parle de la vie et de son quotidien, de la société qui nous entoure et de notre comportement en son sein. Cette histoire simple est lente mais prenante, laissant place à une certaine mélancolie. On s'attache à ses personnages qui nous touchent dans leur recherche d’idéal. |