Monologues dramatiques d'après des textes de Anton Tchekhov interprétés par Pascale Bouillon dans une mise en scène de André Obadia.
Assemblage de nouvelles jamais jouées d'Anton Tchekhov, "Au royaume des femmes" propose quatre portraits de femmes aussi différents les uns des autres, qui nous plongent dans une Russie typique et racontent de drôles ou mélancoliques destins féminins.
Avec sa plume élégante, Tchekhov y donne le premier rôle aux femmes, mais pas forcément le plus beau rôle.
C'est la femme dans toute sa complexité qui est illustrée ici. Tantôt manipulatrice, faussement éthérée ou déterminée, elle mène le jeu avec toute son humanité que l'auteur de "La Cerisaie" ou "Les trois soeurs" donne à voir avec éclat.
Pascale Bouillon, qu'on avait déjà vu magistrale dans "24 heures de la vie d'une femme de Stephan Zweig" la saison dernière, revient avec ces quatre récits qu'elle délivre avec une maestria et un sens du rythme prodigieux, parvenant tout en faisant parler plusieurs personnages, à ne jamais perdre le tempo. Du grand art.
Formidable conteuse, elle développe avec talent et hardiesse toutes les nuances et toute la complexité de ces histoires, ménageant des silences quand il le faut, jouant avec sa voix ou ses expressions pour tenir le spectateur captivé de bout en bout. Très peu de musique ou quelques bruits suffisent à évoquer les différents lieux de ces nouvelles.
Avec l'aide précieuse d'André Obadia à la mise en scène, la comédienne dans une scénographie simple mais parfaite et des costumes superbes révèle toutes les perles de Tchekhov à l'écriture ciselée. Un petit bijou à ne pas rater. |