CIELOS
Comédie dramatique de Anne-Alice Fontaine, mise en scène de Katia Scarton-Kim, avec Angeli Hucher de Barros et Philippe Cariou.
Avec "Cielos", Anne-Alice Fontaine signe un opus intimiste qui se déroule sous le beau ciel de Mexico. Non celui d'opérette du "Chanteur de Mexico" de Francis Lopez immortalisé par Luis Mariano, mais celui des plafonds décoratifs réalisés par les Sanchez, peintres en bâtiment de père et fils, dans les années 1940.
Pedro (Philippe Cariou), le père, qui, au prix d'une politique avaricieuse, a développé la petite entreprise familiale, s'occupe du gros oeuvre. Juan (Angeli Hucher de Barros), le fils, réalise la partie artistique suite à une vocation née lors de la convalescence après un accident de bus, celui qui a estropié la célèbre artiste mexicaine Frida Khalo et selon un processus analogue.
Katia Scarton-Kim guide en douceur les deux comédiens judicieusement distibués et justes dans leur interprétation sans sentimentalisme excessif dans cet émouvant compagnonnage sur fond de la Renaissance mexicaine des années 1940. Bien mal acquis.
BIEN MAL ACQUIS
Comédie de Michel Heim, mise en scène de Cécile Carrère, avec Clément Hassid, Johann Coste et Michel Heim.
Sur les indications de première main de son ami Kevin (Clément Hassid), un looser vivant d'expédients et malfrat à la petite semaine prénommé Johnny (Johann Coste) venu commettre un vol dans une villa somptuaire se fait surprendre par le propriétaire (Michel Heim) qui ne semble pas né de la dernière pluie et surtout manifeste un comportement pour le moins inhabituel en la circonstance.
Plus de précision risquerait de spoiler l'intrigue de "Bien mal acquis" imaginée par Michel Heim, comédien, metteur en scène et auteur qui a longtemps présidé la fameuse Compagnie Les caramels fous, qui en a sous la pédale en terme de comédie délirante.
Fort bien inspiré par un proverbe dont il renverse la morale et l'effet boomerang de l'arroseur arrosé, le cynisme capitaliste et le pouvoir de l'argent, il a concocté une jubilatoire et iconoclaste micro-pièce en forme de poupée russe qui empile à l'envi les rebondissements et retournements de situation.
Cécile Carrère mène tambour battant ces trois hommes dans une belle galère dont la barre est fermement tenue par Michel Heim, désopilant et farceur en diable, face aux convaincants Clément Hassid en mignon et Johann Coste en viril casseur.
LE PRIX DES LARMES
Mélodrame de Nicolas Spanoudis, mise en scène de Alexandra Causse, avec Marion Subtil et Christophe Bicchierai.
Après la micro-comédie de boulevard "A rebrousse-poil", Nicolas Spanoudis opère dans un format identique mais un genre diamétralement opposé, et aujourd'hui quelque peu suranné, avec "Le prix des larmes" qui renvoie tant aux mélodrames qu'aux drames naturalistes en vogue à la Belle Epoque.
Dans les années 1920, une jeune fille née en Bretagne, indication faisant office d'indice, et placée comme bonne à Paris, se voit proposer une manne financière pour abandonner son enfant qui sera confié à une descendante de famille nobiliaire.
Mais le jour de la signature de l'acte "de vente" de son bébé, elle use d'atermoiements qui manifestent son hésitation.
Alexandra Causse parvient à élaborer une mise en scène en costume qui évite les écueils de l'anecdotisme misérabiliste et dirige en ce sens Christophe Bicchierai, parfait en notaire embarrassé, et Marion Subtil, à l'incarnation lumineuse. |