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Patrice Chéreau  avril 2018

Réalisé par Patrice Chéreau. France/Italie/Allemagne. Drame. 1h 40. (Sortie le 2 mai 2018 - 1ère sortie 1er février 1975). Avec Charlotte Rampling, Bruno Cremer, Edwige Feuillère, Simone Signoret, François, Hans Christian Blech, Alida Valli, Hugues Quester er Roland Bertin.

On a oublié que Patrice Chéreau a une réelle œuvre de cinéaste comptant une bonne dizaine de films et qu'il n'a que trente ans à peine quand il réalise le premier, "La Chair de l'Orchidée".

Le paradoxe d'un grand metteur en scène de théâtre devenu cinéaste - chose rare en France - c'est que son travail théâtral ou opératique s'évanouit forcément des mémoires, alors que ses films ont bien plus de chances de rester.

Bien sûr, on objectera que, désormais, il y a presque systématiquement captation des œuvres théâtrales. Mais, une captation n'est, sauf exception, qu'une archive, qu'un témoin ou même un reportage de ce qui a été joué. On y trouve pas un regard, une intelligence des plans, un désir esthétique. Jamais une captation ne saura se hisser au niveau d'une adaptation filmique.

Voilà donc pourquoi revoir "La Chair de l'Orchidée" de Patrice Chéreau, c'est tenter de se replonger dans les souvenirs qu'on peut avoir de ses mises en scène. L'inabouti du film, ses maladresses voire ses lourdeurs, renvoient curieusement les images de ce qu'il était alors au théâtre, c'est-à-dire un jeune homme audacieux et sûr de lui.

Tout ce qui rate dans le film, tout ce qui est trop appuyé, tout ce lyrisme qui cherche à envelopper cette histoire expressionniste, est l'envers du Chéreau qui règne sur les plateaux de théâtre.

Qu'il choisisse ici d'adapter un roman de James Hadley Chase est symptomatique : il ne s'attaque pas à un sujet "intello". D'ailleurs, jamais il ne le fera dans aucun de ses films à venir et aura souvent pour collaborateurs des scénaristes de films plutôt grand public (Jean-Claude Carrière, Danielle Thompson, Georges Conchon).

Dans "La Chair de l'orchidée", c'est Carrière qui se colle à l'impossible stylisation de cette histoire noire très touffue. "La Chair de l'Orchidée", cela pourrait être l'histoire d'un lanceur de couteaux qui tue sa partenaire et se transforme en assassin volontaire, cela pourrait aussi être l'histoire d'un homme aux abois qui découvre l'amour et la mort par la même occasion, ou cela pourrait aussi être l'histoire d'une héritière qui porte en elle la fatalité normalement dévolue aux aventurières...

Le parti pris de Chéreau, qu'il n'aurait sans doute pas osé au théâtre, est de créer avec tous ces éléments une ambiance sombre, un climat lourd dans lequel les personnages semblent tous plus âgés qu'ils ne sont, donnent l'impression de surgir des années 1950.

Mais pas les années 1950 des films tirés de James Hadley Chase qui rimaient avec des noirs et blancs très lumineux, des héroïnes blondes et des détectives virils. Dans "La Chair de l'Orchidée", la photographie pourtant couleur de Pierre Lhomme se complaît dans des pénombres noirâtres, des couleurs ternes seulement combattues par des violets et des bleus.

Chéreau n'a sans doute pas encore les codes cinémas pour donner du corps comme il le souhaiterait au passé poisseux qui sert de base à l'histoire compliquée qu'il raconte. Sa mise en scène reste statique quand elle devrait devenir fluide. Charlotte Rampling est trop sage et Bruno Cremer pas assez victime de son charme délétère.

N'empêche que plus de quarante ans après sa sortie, "La Chair de l'Orchidée" de Patrice Chéreau est un film, certes fragile, mais toujours à la recherche de sa propre narration. En cela, il n'est pas daté et ses mystères demeurent. Il y a en lui une agitation perpétuelle qui donne à ce film qui ne sait pas se reposer une vraie dimension cinématographique.

En cela, Chéreau réussit son examen de passage dans un domaine où il était encore novice, et où il saura s'imposer avec notamment "La Reine Margot".

 

Philippe Person         
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