Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Nous sommes l'Humanité
Alexandre Dereims  mai 2018

Réalisé par Alexandre Dereims. France. Documentaire. 1h30 (Sortie le 2 mai 2018).

On en a vu des documentaires sur des paradis terrestres menacés de disparaître à cause des "civilisés" et des populations indigènes en voie d'extinction. "Nous sommes l'Humanité" d'Alexandre Dereims est peut-être le dernier à conter l'histoire d'un peuple dont il reste entre 300 et 400 membres et qui demain ne sera sans doute plus qu'un souvenir que ce film perpétuera.

Cela se place administrativement en Inde, pays qui possède les îles Andaman aux plages au sable pur et à la mer d'un bleu à se damner. Géographiquement, elles sont très loin du sous-continent indien et assez près de la Birmanie.

Elles comptent quelques populations indigènes dont la présence remonte à la nuit des temps. C'est particulièrement le cas de la tribu des Jarawas, de race noire assimilée aux Pygmées, qui n'a rien à voir avec les Indiens ni les Birmans. On estime qu'elle est là depuis 70 000 ans et que son nombre a chuté depuis la colonisation anglaise où elle était composée de 8 000 âmes à aujourd'hui, 2018, où la communauté jarawa n'est plus que de 400 personnes au maximum.

Dans "Nous sommes l'Humanité" d'Alexandre Dereims, on plonge littéralement dans un monde incroyable, chez des hommes et des femmes d'une beauté incomparable, des êtres rieurs et à la fois conscients qu'ils sont les derniers à vivre cette vie de "naturels" alors que la "civilisation", sous forme de touristes indiens et de braconniers sans foi ni loi, est désormais à leur contact

Dans ce très beau documentaire, on découvre une "tribu" comme on en rêvait. Ils sont magnifiques, savent se parer de feuillages et de maquillages qui renforcent leur beauté nue. Filmés avec délicatesse, sans jamais être intrusif, par la caméra d'Alexandre Dereims, on les voit s'aimer ou s'amuser, toujours gais et vaillants.

"Nous sommes l'Humanité" ne cherche pas à dresser un portrait anthropologique des Jarawas, ne diffuse sur eux que quelques informations parcellaires, mais ce qui est montré à l'écran ne cache pas un revers de la médaille décevant.

On n'ignore tout de la structure de leur société, mais ce qu'on en apprend en naviguant sur les moteurs de recherche confirme ce qu'on voit sur l'écran : ils n'ont ni dieux ni maîtres. Aucune hiérarchie religieuse ni civile ne vient entraver leur liberté. On les sent libre de mœurs et sans tabous, capable de s'aimer comme ce couple de jeunes gens qui s'enlacent et s'embrassent devant nous, en déclarant qu'ils s'aiment.

Qu'ils soient enfants ou adultes, les Jarawas vivent leurs vies avec beaucoup de sensualité. Quand les petits se baignent, leur joie fait plaisir à voir : on dirait une armada de petits Kirikous heureux de découvrir les sensations marines...

"Nous sommes l'Humanité" d'Alexandre Dereims fera date, un peu comme l'aboutissement d'un cinéma consacré aux peuples indigènes inauguré par "Nanouk" de Robert Flaherty.

Sans doute moins "fabriquée" que l'histoire du petit esquimau dont les aventures étaient destinées au peuple cinématographique des années 1920, cette immersion parmi les Jarawas constitue peut-être un terme à ce cinéma, une dernière étape avant la finitude d'un monde. Après, très vite, c'est du côté de ceux qui filment et qui voient que l'univers commencera à s'écrouler.

Les beaux visages apaisés des femmes jarawas, leur conscience innée qu'elles sont vouées à une disparition future, tout cela pénètre dans les cœurs et les têtes des Occidentaux et devraient leur faire comprendre qu'il faut absolument empêcher que l'inéluctable ait lieu.

Documentaire délivré de tout didactisme, épousant les gestes et les sourires de ces fiers survivants d'un monde heureusement très longtemps préservé, "Nous sommes l'Humanité" d'Alexandre Dereims restera dans les mémoires comme l'ultime témoignage de la nécessaire diversité humaine.

On se souviendra notamment de ce petit garçon qui frappe la statuette en plastique caricaturale censée le représenter. Non,c'est sûr, il n'est pas ce jouet : il est un trésor vivant qu'on doit à tout prix empêcher de n'être plus que cette représentation vulgaire.

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 19 mars 2023 : Motion de culture

Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.

Du côté de la musique :

"Your mother should know, Brad Mehldau plays the Beatles" de Brad Mehldau
"Soul tropical" de David Walters
"Embers" de Embers
"Le courage" de Julie Rey et Adrien Desse
"Nuit blanche" de Anodine
"Désequilibre" de Bilbao Kung Fu
"Elements" de Foehn
"La Sagrada" de Natalia Doco
"Red cloud" de Red Cloud
"Isla" de Simon Moullier
et toujours :
"Sound of Eymet" de Adrien Chicot
"O futuro é mais bonito" de Anna Setton
"Vertigo" de Bipolar Club
"W.A. Mozart : The prussian quartets" de Chiaroscuro Quartet
"Principia" de En Attendant Ana
"Charivari" de Marcel
"111" de One Shot
"A very big lunh" de Papanosh
"Brothers & Sisters" de Steve Mason
"Screamers" de Treponem Pal

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Dans la solitude des champs de coton" à l'Espace Cardin
"House" au Théâtre de la Colline
"Oeuvrer son cri" au Théâtre de la Cité Internationale
"Le silence et la peur" au Théâtre de la Colline
"Tom na Fazenda" au Théâtre Paris-Villette
"Petites histoires de la démesure" au Théâtre Les Déchargeurs
"Apocalipsync" au Théâtre du Rond- Point
"Weber à vif" à La Scala
"HPNS" au Théâtre La Reine Blanche
"Marée haute" au Théâtre Le Lucernaire
"Rémi Larrousse - Confidences d'un illusionniste" au Théâtre Le Lucernaire
"Opération Kortex" à La Folie Théâtre
"Patricia Lelouebec - Sauver le monde" au Théâtre Les Déchargeurs
"La Langue des Cygnes au Théâtre 71 à Malakoff
les reprises :
"Nagasaki" au 100ECS
"Maupassant, Octave et moi" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Maya, une voix" au Lavoir Moderne Parisien
"Al Atlal, chant pour ma mère" au Théâtre 14
et une sélection des autres spectacles à l'affiche

Expositions :

"Giovanni Bellini - Influences croisées" au Musée Jacquemart-André
dernière ligne droite pour :
"Capitales" à l'Hôtel de Ville de Paris
"Yves Klein intime" à l'Hôtel de Caumont
et les autres expositions à l'affiche

Lecture avec :

"Les nageurs de la nuit" de Tomasz Jedrowski
"Les grands ministres de Habsbourg" de Jean Paul Bled
"Le petit roi" de Mathieu Belezi
"Il ne doit jamais rien m'arriver" de Mathieu Persan
et toujours :
"Un paradis en enfer" de Rebecca Soinit
Rencontre avec Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Coven" de Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Les autres gens ne sont pas des gens comme nous" de J.M. Erre
"Le passager" de Cormac McCarthy
"La guerre sainte de Poutine" de Sébastien Boussois & Noé Morin

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=