Comédie de Eudes Labrusse, mise en scène de Jérôme Imard et Eudes Labrusse, avec Catherine Bayle, Audrey Le Bihan, Hoa-Lan Scremin, Laurent Joly, Nicolas Postillon, Loïc Puichevrier et Philipp Weissert.
D'Homère à Giraudoux et Offenbach, la Guerre de Troie a fait couler beaucoup d'encre et de salive. De ses prémisses à ses conséquences, il s'en est passé des choses ! Le sang a coulé, les passions se sont déchainées.
Au point qu'à l'époque où le grec et le latin ne sont plus que des options désuètes au collège et que la mythologie ne fournit plus que des noms pour des produits ménagers, tout ce corpus qui faisait rêver est désormais mal connu. Heureusement, Eudes Labrusse et Jérôme Imard sont là pour remettre les événements dans le bon ordre.
Grâce à eux, en 24 tableaux rondement menés, leur astucieuse mise en scène, tout le fil mythologique embrouillé de ces aventures en toge et péplum sera redevenu une pelote compacte.
Attention ! Quand on parle de "toge et de péplum", c'est pour rappeler au spectateur d'anciens souvenirs, généralement cinématographiques. Car, ici, les costumes - fort réussis de Cécile Pelletier - sont dans l'évocation abstraite, voire humoristique, plus que dans la reconstitution historique. Même principe pour les "décors" qu'elle a composé avec des chaises et une table (qui formeront quand il le faudra un très conceptuel Cheval).
On aura donc compris qu'on est avec "La Guerre de Troie (en moins de deux !) au royaume de la fantaisie, celui où il est permis à une poupée Barbie de représenter la Belle Hélène.
24 tableaux, c'est long, une fois qu'on a compris les principes qui régentent la Compagnie Théâtre du Mantois. Mais, à l'instar des épisodes de Kaamelott qu'on ne cesse de revoir sans se lasser, cette Guerre de Troie se renouvelle en permanence, entre chansons et gags. Bref : on ne s'ennuie jamais.
Au contraire ! Les souvenirs ressurgissent et l'on se prend à retrouver des pans mythologiques que l'on croyait être définitivement tombés aux oubliettes.
Sous la houlette d'Eudes Labrusse et Jérôme Imard, ce "théâtre mythologique et forain" est fort amusant et on a l'impression que les sept compères qui accompagnent sur scène Christian Roux, qui a signé la musique et tient le piano, prennent le même plaisir que le public.
On égrénera donc les sept noms de ses excellents comédiens, qui incarnent chacun plus d'un dieu ou déesse, plus d'un héros grec ou héroïne troyenne : Catherine Bayle, Audrey Le Bihan, Hoa-Lan Scremin, Laurent Joly, Nicolas Postillon, Loïc Pulchevrier et Philippe Weissert.
"La Guerre de Troie (en moins de deux)" est donc un régal où le nectar et l'ambroisie coulent autant que les rires fusent. Que peuvent demander de plus les peuples de Sparte et d'Ithaque et les spectateurs de 2018 ? |