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PIF  mai 2018

Réalisé par Pif. Italie. Comédie dramatique. 1h39 (Sortie le 23 mai 2018). Avec Pif, Miriam Leone, Andrea Di Stefano, Mario Pupella, Stella Egitto, Maurizio Marchetti, Sergio Vespertino et Maurizio Bologna.

Sous une forme volontairement modeste, "Bienvenue en Sicile" de Pierfrancesco Diliberto, plus communément surnommé PIF, raconte un moment capital de l'histoire italienne, celui de la libération de la Sicile en juillet 1943.

Préparée avec soin par les Américains, ce moment-clé, qui doit démoraliser le régime fasciste de Mussolini et affaiblir les forces allemandes obligées de se battre sur un nouveau front, n'aura été possible qu'avec l'aide occulte de la mafia sicilienne.

Naïf serveur new-yorkais d'origine italienne, amoureux d'une jeune italo-américaine, Arturo s'engage dans l'armée américaine pour obtenir le consentement du père de Flora resté en Sicile. Il ne sait pas encore que sa route sera semée d'embûches pas seulement liées aux opérations militaires auxquelles il sera mêlé.

Pierfrancesco Diliberto est sicilien et, avant "Bienvenue en Sicile", en 1973, il a déjà réalisé un film, "La mafia tue seulement l'été", parlant de son île et, évidemment, de la pieuvre criminelle qui la cancérise.

Le ton qu'il a choisi dans "Bienvenue en Sicile" pour dénoncer l'hydre mafieuse n'est pas celui de Matteo Garrone dans "Gomorra". On est dans ce qu'on pourrait appeler une comédie douce-amère qui n'utilise pas par la satire pure et dure.

Les personnages ne sont pas des caricatures, ce qui leur arrive n'est jamais "énaurme", bien que l'épisode d'Arturo débarquant avec son âne puisse s'en rapprocher et que la transformation des chefs mafieux dans les villages en autorités porteuses des valeurs démocratiques contienne aussi une large part de grotesque.

Il n'empêche qu'on retrouve également de beaux personnages truculents et singuliers, comme ce couple composé d'un aveugle et de son guide, chargé d'anticiper les bombardements alliés.

Formellement, si l'Amérique de PIF paraît presque en carton-pâte, sa Sicile est avant tout un ciel d'un bleu turquoise intense duquel émergent des villages et des personnages. Comme si ce pays béni des Dieux n'avait qu'un problème : ses habitants.

Et c'est ce qu'on vont découvrir Arturo et le lieutenant Philip (Andrea Di Stefano) en s'apercevant de la collusion de la mafia et des forces américaines. Au début du film, PIF n'hésite pas à faire incarner FDR, le président des États-Unis, pour qu'il dise lui-même qu'il faut s'allier avec le syndicat du crime pour conquérir la Sicile.

Surgit alors un autre personnage "historique" : Lucky Luciano, filmé dans sa prison qui va devenir de plus en plus dorée à mesure que la Sicile quitte le giron fasciste pour devenir un fief mafieux.

"Bienvenue en Sicile" de Pierfrancesco Diliberto est un film de guerre presque intimiste selon la volonté de son auteur qui n'avait aucune velléité de tourner "le jour le plus long" ou "la grande pagaille" de Luigi Comencini (l'équivalent transalpin de "La Grande Vadrouille).

C'est une œuvre pleine de charme, certes fragile, mais qui dessine de belle manière des types humains prêts à affronter la face obscure d'un pays magnifique. Leur sort, plus funeste que glorieux, explique avec simplicité et sans avoir besoin de recourir à de scènes violentes, le drame des Siciliens depuis déjà deux siècles et dénonce ce qu'il advient de ceux qui refusent l'ordre établi mafieux.

Sans avoir l'air d'y toucher, PIF est aussi un moraliste et le dernier plan du film, qui pourrait sortir de "Forrest Gump", est une charge terrible contre la politique étrangère menée de tout temps par les États-Unis.

 

Philippe Person         
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# 19 mars 2023 : Motion de culture

Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.

Du côté de la musique :

"Your mother should know, Brad Mehldau plays the Beatles" de Brad Mehldau
"Soul tropical" de David Walters
"Embers" de Embers
"Le courage" de Julie Rey et Adrien Desse
"Nuit blanche" de Anodine
"Désequilibre" de Bilbao Kung Fu
"Elements" de Foehn
"La Sagrada" de Natalia Doco
"Red cloud" de Red Cloud
"Isla" de Simon Moullier
et toujours :
"Sound of Eymet" de Adrien Chicot
"O futuro é mais bonito" de Anna Setton
"Vertigo" de Bipolar Club
"W.A. Mozart : The prussian quartets" de Chiaroscuro Quartet
"Principia" de En Attendant Ana
"Charivari" de Marcel
"111" de One Shot
"A very big lunh" de Papanosh
"Brothers & Sisters" de Steve Mason
"Screamers" de Treponem Pal

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Dans la solitude des champs de coton" à l'Espace Cardin
"House" au Théâtre de la Colline
"Oeuvrer son cri" au Théâtre de la Cité Internationale
"Le silence et la peur" au Théâtre de la Colline
"Tom na Fazenda" au Théâtre Paris-Villette
"Petites histoires de la démesure" au Théâtre Les Déchargeurs
"Apocalipsync" au Théâtre du Rond- Point
"Weber à vif" à La Scala
"HPNS" au Théâtre La Reine Blanche
"Marée haute" au Théâtre Le Lucernaire
"Rémi Larrousse - Confidences d'un illusionniste" au Théâtre Le Lucernaire
"Opération Kortex" à La Folie Théâtre
"Patricia Lelouebec - Sauver le monde" au Théâtre Les Déchargeurs
"La Langue des Cygnes au Théâtre 71 à Malakoff
les reprises :
"Nagasaki" au 100ECS
"Maupassant, Octave et moi" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Maya, une voix" au Lavoir Moderne Parisien
"Al Atlal, chant pour ma mère" au Théâtre 14
et une sélection des autres spectacles à l'affiche

Expositions :

"Giovanni Bellini - Influences croisées" au Musée Jacquemart-André
dernière ligne droite pour :
"Capitales" à l'Hôtel de Ville de Paris
"Yves Klein intime" à l'Hôtel de Caumont
et les autres expositions à l'affiche

Lecture avec :

"Les nageurs de la nuit" de Tomasz Jedrowski
"Les grands ministres de Habsbourg" de Jean Paul Bled
"Le petit roi" de Mathieu Belezi
"Il ne doit jamais rien m'arriver" de Mathieu Persan
et toujours :
"Un paradis en enfer" de Rebecca Soinit
Rencontre avec Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Coven" de Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Les autres gens ne sont pas des gens comme nous" de J.M. Erre
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Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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