Rendre hommage à ses pairs, c’est bien. Digérer ses influences pour en redonner une version personnelle, c’est encore mieux. C’est exactement le cas ici pour Alex Monfort. Le pianiste fait sienne ses influences tout en les cultivant.
Des influences, les pianistes Mulgrew Miller, Chick Corea, Bill Evans, Keith Jarrett, le saxophoniste John Coltrane, clairement revendiquées ici. Alex Monfort le dit lui-même : Chick Corea lui a beaucoup apporté par son approche du piano, sa manière de composer, son style d’écriture, Keith Jarrett par le son, l’espace, Bill Evans pour l’harmonie. Nous rajouterons par ricochet Hank Jones et Oscar Peterson et Didier Lockwood qui fut un véritable mentor. De Mulgrew Miller, Alex Monfort a suûement retenu un goût pour la modestie, dans cette façon de préférer la note juste aux éléments tapageurs, une élégance, un mélange de swing et de blues, un phrasé distinct et une articulation parfaite.
Introspection est comme un arbre aux influences comme des racines mais le pianiste, accompagné de Samuel F’hima à la basse, de Tom Peyron à la batterie (avec Jorge Vistel (trompette) et Rafael Aguila Artega (saxophone ténor)) réussit à faire pousser des branches solides et un feuillage conséquent. La facture est classique, tout en velours mais le résultat est très bon ("Mulgrew’s Mood", "Mc Coltrane", "Prelude to Someone"...).
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